Page:Revue des Deux Mondes - 1861 - tome 32.djvu/566

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la saison sèche et la saison pluvieuse, qui durent chacune à peu près six mois. Les pluies tombent de novembre jusqu’à la fin d’avril ; elles ne présentent pas l’intensité ni la continuité de celles des tropiques, et après une ondée de plusieurs jours, souvent torrentielle, il n’est pas rare de voir revenir le beau temps, avec un ciel aussi pur qu’en été et une température très douce. Les champs, dénudés par les fortes chaleurs, commencent alors à se couvrir de verdure. Mars et avril sont l’époque des fleurs, et ces prairies naturelles ; où l’herbe s’élève presque à hauteur d’homme, parfument l’air et réjouissent l’œil. C’est alors la plus belle saison de l’année pour la Californie, car vers la fin de mai les tapis de verdure disparaissent, tout à coup, avec les premières chaleurs.


II. — DIVISIONS ET LIMITES DE L’ETAT. — POPULATION. — VILLES PRINCIPALES. — CENTRE MINIERS.

La Californie, comme tous les états de l’Union, est divisée en comtés et en communes. Chaque comté correspond à peu près à nos arrondissemens de France ; chaque commune représente assez bien l’un de nos chefs-lieux de canton. La population d’une commune dans les États-Unis est en moyenne d’au moins 2,000 habitans ; les communes californiennes n’atteignent pas toutes ce chiffre. Quant au district, c’est une division purement judiciaire et politique. Le district comprend un nombre fixe de comtés. On nomme certains juges et les sénateurs par districts ; mais au point de vue administratif et géographique, la division par comtés et communes est la seule qu’il convienne d’admettre. La Californie comprend aujourd’hui quarante-cinq comtés. La plupart de ces comtés rappellent, par leur nom espagnol, l’ancienne domination mexicaine, bien que sous ce régime la Californie fût encore à l’état purement sauvage, sauf les établissemens religieux ou missions que l’Espagne y avait établis. Quelques comtés portent des noms indiens : Yolo, Klamath, Shasta, Siskiyou, Yuba, Tehama. Un comté est dédié, à Humboldt, un autre au capitaine Sutter. Un seul comté a reçu une dénomination à peu près anglaise, c’est celui de Trinity. Parmi les comtés à noms espagnols, ceux de Placer et d’Eldorado, dont l’appellation est significative, marquent les premiers points de l’exploitation de l’or. Il en est d’autres, en grand nombre, dédiés à des saints ou à des saintes. San-Diego, San-Bernardino, San-Joaquin, Santa-Barbara, Santa-Cruz, Santa-Clara, sont autant de souvenirs d’anciennes missions que les jésuites, et après eux les franciscains, avaient établies en Californie. Quelques comtés enfin portent de ces noms gracieux et cadencés dont la langue castillane est prodigue : Buenavista, Mariposa, Alameda, Nevada. Beaucoup de villes, surtout dans la sud de la Californie, à commencer par San-Francisco, ont gardé leurs noms mexicains : Benicia, San-José, Monterey, San-Luis Obispo, Los Angeles. La plupart ont en même temps conservé leur extérieur espagnol. Les villes du