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DU
MOUVEMENT MORAL
DES SOCIETES
D'APRES LES DERNIERS RESULTATS DE LA STATISTIQUE

I. Communications de MM. Guerry, Villermé, Moreau de Jonnès, Fayet, dans les Séances et Travaux de l’Académie des Sciences morales et politiques. — II. Communications de MM. W. A. Grey, Robert Everest, Joseph Fletcher, J. Clay, dans le Journal of the Statistical Society of London, 1840-1859. — III. Essai analytique et critique de Statistique mortuaire comparée, par M. Marc d’Espine, Genève 1858. — IV. Lettere mediche sulla America meridionale, par M. P. Mantegazza, Milano 1860. — V. Du Suicide politique en France depuis 1789, par M. A. des Estangs, 1860.

Le monde moral est-il soumis à des lois comme le monde physique, à des lois immuables et nécessaires dont les effets pourraient être calculés à l’avance, s’il nous était possible de reconnaître et d’évaluer les combinaisons infinies suivant lesquelles ces lois s’appliquent et se manifestent ? Le chaos des événemens et la marche capricieuse des sociétés ne sont-ils qu’apparens ? La succession des faits politiques et des déterminations humaines n’obéit-elle point à un ordre constant et régulier qui nous échappe encore, mais que l’étude finira peut-être par démêler ? Grave et difficile question, une des plus importantes qui s’offrent aux méditations de l’historien, et que peu de penseurs ont osé aborder. Il est souvent parlé de la sagesse de la Providence, de ses admirables desseins, de la manière dont elle fait servir les moindres événemens à la réalisation de son but. Bossuet a dit : « L’homme s’agite, Dieu le mène ; » magnifique parole, mais qui, pour être comprise, a besoin de preuves et de commentaires. Et comme toutes les œuvres divines sont empreintes d’un