Page:Revue des Deux Mondes - 1860 - tome 28.djvu/517

Cette page n’a pas encore été corrigée



LE MARQUIS DE VILLEMER



SECONDE PARTIE[1].



VII.


LETTRE DU MARQUIS DE VILLEMER AU DUC D’ALÉRIA.


Polignac, 1er mai 45, par Le Puy (Ilaute-Loire).

L’adresse que je te donne est un secret que je te confie, et je suis heureux de te le confier. Si par quelque accident imprévu je venais à mourir loin de toi, tu saurais qu’avant tout il faudrait envoyer ici et veiller à ce que l’enfant ne fût pas négligé par les gens à qui je l’ai confié. Ces gens ne me connaissent pas ; ils ne savent ni mon nom ni mon pays ; ils ignorent même que cet enfant m’appartient. De telles précautions sont nécessaires, je te l’ai dit. M. de G… a conservé des soupçons dont la conséquence serait de douter de la légitimité bien réelle pourtant de sa fille. Cette crainte torturait une malheureuse mère à qui j’avais juré de cacher l’existence de Didier tant que le sort de Laure ne serait pas assuré. Je me suis aperçu plus d’une fois de la curiosité inquiète avec laquelle mes démarches étaient observées. Je n’y saurais donc apporter trop de mystère.

  1. Voyez la livraison du 15 juillet.