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Pour terminer l’énumération des vins de France, nous dirons quelques mots seulement des autres crus plus ou moins renommés.

Dans les Basses-Pyrénées, on distingue le vin célèbre de Jurançon rouge et blanc, d’une saveur relevée et d’un fin bouquet.

Les vins de Saône-et-Loire sont remarquables par leur résistance aux altérations durant les voyages. Quelques-uns des crus sont célèbres sous les noms de Thorins et de Moulin-à-Vent. Le département du Rhône donne des produits analogues à ceux de Saône-et-Loire, outre ses vins, riches de saveur et de parfum, dits Côte-Rotie et Condrieu. Les Saint-Perray blancs et rouges offrent les types des meilleurs vins de l’Ardèche. Le Saint-Perray mousseux est, dit-on, le Champagne du midi de la France. Dans l’industrieux département du Gard, où la production viticole est abondante, on compte les crus renommés de Lirac, Tavel, Saint-Geniès, Saint-Laurent, Beaucaire. Parmi les produits estimés sur la rive gauche de la Dordogne, on cite surtout les vins de Bergerac. Les Charentes, qui donnent les premières eaux-de-vie du monde, n’ont aucun vin en renom. Les vins du Lot, alcooliques et d’une coloration intense, sont achetés surtout pour relever la nuance et le goût des petits vins. Dans le Tarn, on prépare de bons vins de table, notamment ceux d’Alby et de Gaillac, qui rivalisent pour l’exportation avec les produits des crus secondaires de la Bourgogne. Le Gers extrait de ses vins les eaux-de-vie désignées sous le nom d’Armagnac. Dans le Jura se rencontrent les vins d’Arbois et de Château-Chalons. L’Hérault, grâce à une impulsion active, est en train de développer sa production viticole en consacrant aux vins de table et d’exportation les crus abandonnés à l’industrie peu lucrative de la distillation. Depuis longtemps d’ailleurs, les célèbres muscats de Frontignan et le vin de Lunel règnent au premier rang parmi les vins de dessert. Ils rencontrent de dignes émules dans les vins de liqueur que produisent les Pyrénées-Orientales sous les noms de grenaches, malvoisie et de rivesaltes. Nos vins du Roussillon, de Rhodez et de Conllans s’exportent facilement en Suisse et en Allemagne. On ne les connaît guère à Paris que dans les vins mélangés obtenus par des coupages avec.

    bois par une température élevée jusqu’au rouge ; l’acide acétique, facilement obtenu ainsi, épuré jusqu’à ce qu’il devînt complètement incolore et sept ou huit fois plus fort que le vinaigre d’Orléans, fut d’abord mélangé aux faibles acides de la bière, du cidre, etc. Ce n’est pas tout : l’acide du bois fut ensuite tout simplement étendu de sept fois son volume d’eau ordinaire, puis on versa des matières gommeuses et sucrées, de l’éther acétique, etc., afin d’en masquer l’Acreté et de l’offrir aux consommateurs sous l’inexacte dénomination de vinaigre. À la fin du concours national qui vient de se clore, le jury, voulant récompenser la loyale préparation du vinaigre véritable d’Orléans et le recommander à l’attention générale dans un intérêt public, vient de décorner la médaille d’or à l’un des plus dignes représentant de cette utile industrie agricole.