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la paille du grain entraîné avec elle, un tarare enfin qui nettoie le grain obtenu. Peut-être beaucoup de nos cultivateurs auraient-ils plus d’avantage à se contenter d’appareils mieux proportionnés aux forces de leurs attelages, à battre par conséquent plus vite et plus à fond, et à laisser pour un autre moment l’opération du nettoyage des grains.

Quand la batteuse n’a pas fait elle-même ce dernier travail, on emploie le tarare. Autrefois nos pères se servaient du van en osier ; aujourd’hui le tarare est répandu partout. C’est une machine dans laquelle un jeu de palettes facilement mises en mouvement détermine un courant d’air assez fort pour chasser au loin les débris les plus légers, porter au milieu les débris de pesanteur moyenne, et laisser tomber les grains sur des grilles chargées d’opérer un nouveau triage, basé cette fois sur la grosseur et non plus sur le poids.

On a, pour les semailles et pour la vente, intérêt à délaisser les grains de qualité médiocre et les grains de nature étrangère. Alors interviennent les trieurs, dont tout le mécanisme repose sur un tamisage par des feuilles métalliques perforées qui agissent successivement. Plusieurs de ces trieurs sont adjoints aux tarares et opèrent en même temps ; d’autres ne fonctionnent que séparément. C’est encore le tamisage à l’aide de longs cylindres en toiles métalliques qui permet d’enlever rapidement aux balles et menues pailles les poussières dont les animaux se trouveraient incommodés. Les modestes engins qui accomplissent ce travail contribuent fort à répandre l’emploi des déchets de battage comme ressource alimentaire pour les bêtes entretenues sur la ferme.

L’exposition de 1860 comprenait encore, en vue du service alimentaire des animaux domestiques, un grand nombre d’aplatisseurs et de concasseurs de grains, des laveurs de racines se rapprochant tous du même modèle, et une infinie variété de coupe-racines. Ce dernier instrument est devenu indispensable depuis que la betterave joue dans la nourriture d’hiver des animaux un rôle de plus en plus important ; mais nos constructeurs paraissent en avoir multiplié les diverses dimensions et les formes possibles bien au-delà de ce qu’explique la raison. Peu importe que les lames qui doivent découper les racines soient disposées sur un disque, sur un cône ou sur un cylindre, et qu’elles soient dentées de telle ou de telle manière : pourvu que les racines puissent être coupées vite, en morceaux suffisamment fins, avec un emploi de force peu considérable, l’instrument est bon.

Au nombre des machines qui servent partout et à tous, il faut en dernier lieu citer la baratte, dont on connaît plusieurs modèles. Dans les unes, on agite de haut en bas un morceau de bois muni d’un disque ;