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DEUX CAMPAGNES
DANS
LES GLACES DU POLE ARCTIQUE

MAC-CLINTOCK A LA RECHERCHE DE SIR JOHN FRANKLIN.

I. A Narrative of the discover of the fate of sir John Franklin and his companons, by captain Mac-Clintock, London, John Murray, 1859. — II. Notice sur l’amiral sir John Franklin, par M. de La Roquette, dans le Bulletin de la Société de Géographie de Paris.

La terre, notre demeure, est forcée de nous livrer successivement tous ses secrets : nous n’avons pas seulement promené nos expéditions sous l’équateur, versé nos peuples sur l’Amérique et sur l’Océanie, bâti partout des villes à l’image des nôtres ; nous avons interrogé aussi les solitudes des pôles, et leurs îles glacées, leurs détroits inutiles, leurs baies silencieuses portent, comme une empreinte de notre conquête, les noms de nos navigateurs, Banks, Ross, Parry, Kane, Bellot, Mac-Clure, Franklin, noms glorieux auxquels vient aujourd’hui s’ajouter celui du marin qui a mis un terme à nos longues incertitudes en recueillant les restes de Franklin et de ses compagnons. Savoir si le continent américain est séparé du pôle, si par conséquent on peut passer par l’Océan glacial de l’Atlantique dans le Pacifique, sans avoir besoin de doubler, dans l’autre hémisphère, les caps Horn et de Bonne-Espérance, seul chemin qui nous soit ouvert en attendant que nous ayons percé Suez et Panama, tel était le problème posé aux navigateurs. Ils l’ont récemment résolu : le passage existe ; mais tels en sont les embarras, qu’il ne saurait