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LA TURQUIE
SON GOUVERNEMENT ET SES ARMEES
PENDANT LA GUERRE D'ORIENT.

II.
LA DEFENSE DE KARS.

Papers relative to military affairs in Asiatic Turkey and the Defence and Capitulation of Kars, presented to both houses of parliament by command of her majesty. London 1856.

I

Les positions respectives des deux armées étaient, au printemps de 1855, les mêmes qu’au commencement de la guerre ; seulement les rôles étaient intervertis. Les Turcs se trouvaient réduits à garder strictement la défensive. Ils avaient à Kars environ 18,000 hommes, sans compter, il est vrai, les bachi-bozouks, les habitans de la ville, qui, au nombre de 3,000, s’étaient offerts à prendre part à la défense, enfin quelques bandes indisciplinées de Lazes, que Chérif-Bey avait levées dans les montagnes d’Achaltziche. Vély-Pacha se trouvait avec 5 ou 6,000 hommes à Toprak-Kalé ; il couvrait ainsi la route de la Perse, et avait ordre, dans le cas où il se verrait attaqué, de se retirer d’abord sur le pont de l’Araxe, à Kopri-Keuï, puis sur le col de Dévé-Boynou, qui donne entrée dans la plaine d’Erzeroum. Le colonel Williams avait fait mettre en état de défense ces deux positions, qui offraient à Vély-Pacha un point d’appui suffisant pour qu’il pût y arrêter l’ennemi. La ville d’Erzeroum elle-même était complètement dégarnie de troupes. Quant à l’armée