pés du traité dans les premières conversations parlementaires ; elles ont été surtout indiquées avec force par un des membres les plus distingués du parti tory, M. Seymour Fitzgerald, qui était sous-secrétaire d’état des affaires étrangères dans le cabinet de lord Derby. Pour toute réponse, lord Palmerston est convenu que la forme du traité avait été adoptée comme un expédient pour enlever l’abolition des prohibitions en France aux entraves qu’elle eût rencontrées dans notre mécanisme constitutionnel : explication peu flatteuse pour nous, surtout si on la rapproche de la déclaration du ministre anglais, ajoutant avec empressement que le traité serait bientôt soumis à la chambre des communes. Malgré le pénible effet] de ce contraste, nous désirons que le parlement anglais se laisse convaincre par l’argument ministériel, et que par un scrupule d’orthodoxie économique les représentans de l’Angleterre ne fassent point échouer le premier essai de libre échange qui se tente en France.
Sur les affaires d’Italie, les Anglais n’ont eu qu’à demeurer fidèles à eux-mêmes
pour se trouver d’accord avec la politique actuelle de la France : les
tories, par l’organe de M. Disraeli, disent, comme les libéraux, qu’il faut
laisser les Italiens se constituer à leur guise. Il résulte du langage des ministres
que l’accord des vues existe entre la France et l’Angleterre, sans qu’il
ait été jugé nécessaire de confirmer par un engagement écrit l’entente des
deux politiques. On a généralement trouvé que le parlement demeurait plus
froid que ne l’avait été la presse dans l’expression de la satisfaction sérieuse
que doit lui inspirer l’union amicale des deux pays. Daps la séance où l’on
a discuté l’adresse, la chambre des communes a donné pourtant une preuve
de bon goût à laquelle on ne doit pas être insensible en France. Le jeune
membre qui secondait l’adresse, lord Henley, s’était laissé emporter, dans
son zèle pour l’alliance actuelle des deux pays, à une diatribe peu convenable
contre les anciens gouvernemens de la France. M. Disraeli, prenant
la parole après le jeune lord, a protesté contre cette injuste maladresse en
des termes si heureux que l’assemblée entière lui a répondu par de bruyans
applaudissemens. Sous le coup de la leçon que lui donnaient ainsi ses collègues,
le jeune et malheureux débutant parlementaire n’a cru pouvoir
mieux faire que de sortir de la chambre.
e. forcade.
La saison musicale se dessine et prend une physionomie. Des nouveautés nous sont promises à tous les théâtres lyriques de Paris ; des débuts plus ou moins éclatans ont eu lieu déjà, ou se préparent à nous surprendre ; des concerts nombreux, des fêtes musicales de toute nature sollicitent notre attention, des publications importantes qui touchent à l’histoire ou à la théorie de l’art demandent à être appréciées. L’esprit s’agite, et si les facultés créatrices semblent défaillir depuis quelques années, ce n’est pas la bonne volonté qui manque aux nouveau-venus pour s’inscrire en faux contre la décadence et l’affaiblissement de la poésie que proclament les prophètes de malheur. A Dieu ne plaise que nous fassions obstacle à quiconque porte