Page:Revue des Deux Mondes - 1859 - tome 23.djvu/477

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
DE
L'ALIMENTATION PUBLIQUE

LE CAFE, SA CULTURE ET SES APPLICATIONS HYGIENIQUES.



À côté du sucre, comme élément de prospérité coloniale et de bonne alimentation intérieure, se place le café, dont la production est restée une source de revenus considérables pour nos établissemens d’outre-mer. J’ai plus d’une fois signalé dans la Revue l’intérêt qu’il y aurait à développer en France la consommation du sucre[1]. Si des mesures administratives peuvent élargir les débouchés de notre industrie sucrière des Antilles et de Bourbon, il est cependant un autre moyen d’en favoriser les progrès : c’est d’encourager l’usage des boissons aromatiques et salutaires où le sucre entre comme ingrédient nécessaire. Le café, le thé, le chocolat ont à ce point de vue, outre leur incontestable utilité hygiénique, une véritable importance économique. En même temps que l’emploi de ces précieux toniques profite à la santé générale, il assure à nos colonies un autre genre d’avantages en activant leur production industrielle et en resserrant leurs liens avec la métropole.

Il règne malheureusement une fâcheuse ignorance sur la composition, les propriétés et le rôle de cette catégorie de substances alimentaires, qui d’ailleurs, par suite de certaines entraves commerciales, n’arrivent entre les mains du consommateur que surchargées de divers frais généraux, et rencontrent sur les marchés mêmes de

  1. Notamment dans la livraison du 1er mars 1859.