Page:Revue des Deux Mondes - 1859 - tome 22.djvu/512

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

même son poste : c’est à lui maintenant de remplir les engagemens et pour ainsi dire les devoirs qu’il a contractés envers l’Italie. eugène forcade.




ESSAIS ET NOTICES.

LES PUBLICATIONS GÉOGRAPHIQUES EN ALLEMAGNE.[1]


L’Allemagne est avec l’Angleterre le pays qui prend le plus de part au mouvement de la géographie contemporaine. Tandis qu’un grand nombre de ses enfans s’en vont demander à l’Amérique et à l’Océanie des moyens d’existence que ne leur accorde pas toujours le sol natal, et transportent dans ces régions lointaines l’ordre, le travail, l’esprit de famille, qualités familières à leur race, nous avons vu dans ces dernières années plusieurs Allemands, explorateurs de l’Afrique et de l’Inde, s’illustrer par leur science, par leur courage et par les utiles résultats de leurs travaux. En même temps des instituts et des recueils géographiques sont nés en plusieurs points de l’Allemagne pour répondre à ce sentiment général de curiosité qui promène aujourd’hui l’esprit de tous les hommes intelligens à travers le monde entier. C’est dans ces circonstances et au milieu des savans travaux de Sprüner, de Berghaus, de Charles Müller de Kiepert, qu’a été fondé, voici quatre ans, le recueil des Mlttheilungen ou communications géographiques. L’éditeur, M. Justus Perthes, de Gotha, annonçait l’intention de publier une sorte de manuel destiné à mentionner les recherches, les découvertes, les progrès de la géographie ; mais le savant chargé de réaliser ce programme, M. le docteur A. Petermann. a fait beaucoup plus, et les Mlttheilungen forment aujourd’hui le recueil le plus utile, le plus intéressant, celui qui, avec les journaux des sociétés géographiques de Londres et de Berlin, est le plus riche en renseignemens et le plus recherché en Europe. Ce recueil nous a tenus au courant des voyages de Barth, de Livingstone, d’Andersson, à mesure que ces voyageurs accomplissaient leur longue mission scientifique ; il satisfait notre impatience au sujet des travaux et du sort des explorateurs avant que les relations puissent paraître, et le lecteur qui tient dans sa main la collection de l’année peut à sa fantaisie errer d’un bout de la terre à l’autre, certain de trouver toujours des renseignemens précis sur ce mouvement des peuples, ces mélanges, ces colonisations, ces expéditions lointaines qui sont un des caractères particuliers du xixe siècle.

C’est ainsi que les informations publiées en 1857 et 1858 nous font voir que l’Afrique, l’Australie et l’extrême Orient ne sont pas les seuls points qui aient

  1. Mittheilungen aus Justus Perthes’Geographischer Anstalt über wichtige neue Erforschungen auf dem Gesammtgebiete der Geographie, von Dr  A. Petermann, 1857-1858.