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en 1857, à la somme de 1,749,335 fr. Les salaires des maîtres sont en accord avec l’importance du rôle qui leur est attribué : les directeurs des liantes écoles reçoivent 12,000 fr. La première année de l’exercice de leurs fonctions, et leurs appointemens augmentent de 500 fr. chaque année jusqu’à la concurrence de 14,000 fr. Les sous-maîtres des hautes écoles reçoivent de 8,000 à 10,000 fr.; les sous-maîtres des écoles de grammaire et les surveillans des hautes écoles, de 6,000 à 9,000 fr. ; les surveillans des écoles de grammaire, de 4,000 à 5,000 fr. ; les assistans principaux, de 2,500 à 3,000 fr. dans les hautes écoles, de 1,500 à 2,250 francs dans les écoles de grammaire. Toutes les écoles relevant de la commune sont placées sous la direction et la haute surveillance d’un conseil recruté parmi les personnes les plus notables de la cité, et qui compte 72 membres, dont un tiers est renouvelé annuellement ; leurs fonctions sont entièrement gratuites. Le conseil établit les règlemens, détermine le budget, fixe les salaires, choisit les livres d’éducation : les membres président aux examens et présentent un rapport annuel sur la situation des écoles. Les citoyens les plus recommandables ont à cœur de remplir ces hautes et difficiles fonctions ; la pratique des institutions communales sert ainsi de base à la liberté politique : en s’habituant à surveiller des intérêts importans, en s’exerçant à la responsabilité, à l’exercice désintéressé des devoirs sociaux, les hommes acquièrent les habitudes viriles indispensables au maintien et à la prospérité des démocraties.

Pour donner une idée complète de l’éducation publique à Boston, on doit ajouter qu’outre les établissemens voués à l’instruction de l’enfance, il en est un autre dont le but est en quelque sorte de fournir un enseignement permanent au peuple ; c’est l’établissement qui porte le nom de Lowell Institute. Des leçons ou lectures y sont données sur des sujets très variés, principalement sur des sujets scientifiques. C’est là que M. Agassiz fit ses premiers cours en arrivant en Amérique ; chaque année, l’institut de Lowell cherche à recruter ses professeurs parmi les savans les plus considérables. Le goût des leçons publiques est très général dans la Nouvelle-Angleterre : s’il n’y a pas beaucoup d’institutions jouissant, comme le Lowell Institute, d’un revenu fixe, on ouvre très fréquemment des souscriptions, afin d’engager pour une série de leçons quelque écrivain ou savant célèbre. Ces associations portent le nom de lyceums, et il y a peu de villes qui n’en possèdent. Les leçons publiques, qui ont surtout lieu l’hiver, remplacent le théâtre en Amérique : elles sont très fréquentées par les femmes, entretiennent les goûts littéraires dans la nation, et y répandent une instruction générale et variée. On pourrait par plus d’un trait compléter ce