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LE PROBLÈME
DES
DESTINÉES DE L’ITALIE


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L’AUTRICHE ET LE PIÉMONT DANS LA PÉNINSULE.


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Il y a douze siècles que le problème des destinées de l’Italie s’agite dans les polémiques de l’esprit humain, dans les conseils ou sur les champs de bataille. Des conquérans ont cru qu’il suffisait du fil de l’épée pour le trancher au gré d’une politique de domination universelle. De fanatiques utopistes ont proposé leurs rêves comme des combinaisons profondes, et ils ont même tenté quelquefois de les faire passer dans la réalité. De généreux héroïsmes ont eu aussi leur jour dans cette mêlée, et se sont dévoués à quelque virile revendication. Des diplomates enfin ont pensé qu’il n’y avait qu’à nier le problème pour le supprimer, et, appuyés sur l’autorité souveraine du fait, ils se sont rassurés en disant que l’Italie n’était plus qu’une expression géographique. Toutes les solutions ont été entrevues ou essayées, toutes ont eu des fauteurs et des complices, aucune n’a réussi ; les plus durables ont été sans sécurité. Les combinaisons des conquérans ont disparu avec eux ; les utopistes révolutionnaires ont eu à peine le temps de passer sur la scène, les diplomates à leur tour ont eu de terribles réveils, et la question italienne est toujours là, brûlante ou assoupie. Elle se mêle à tout, à la guerre d’Orient et aux délibérations des congrès ; elle se laisse voir à travers d’o-