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qui correspond à 1 hectare placé dans les conditions diverses afférentes à chacune des catégories de propriété forestière ; or on estime que la production annuelle de l’hectare est de 4 stères 500 pour les bois de l’état et ceux de la couronne, de 4 stères 120 pour ceux des communes et des établissemens publics, et de 3 stères seulement pour les bois des particuliers. Les élémens essentiels du calcul ainsi déterminés par une statistique exacte, on obtient pour la production totale des forêts de la France 29,888,166 stères. S’il ne faut pas oublier de défalquer, eu égard au but que nous nous sommes proposé, les 3,080,910 stères de bois qui sont utilisés autrement que comme combustible, il importe d’un autre côté de ne pas négliger les 13 millions de stères environ de combustible végétal produits annuellement par les pâtis, les bruyères, les landes, les plantations faites le long des voies de communication de toute nature, etc. En tenant compte de toutes les ressources de notre production indigène en bois, on arrive certainement au chiffre annuel de 40 millions de stères : or il est constaté, par la détermination du poids moyen d’un stère de bois de chauffage, par celle du pouvoir calorifique du bois, qui est à peu près la moitié du pouvoir calorifique de la houille, que le stère de bois doit être considéré comme équivalant à moins de 2 quintaux métriques de houille. Notre production en combustible végétal, représentant ainsi au maximum une production de 80 millions de quintaux métriques de combustible, minéral, peut être regardée comme à fort peu près égale à la production actuelle de toutes les houillères françaises.

Il y a donc identité complète, au point de vue tout spécial où je me place, entre les quantités de combustible fournies en France, soit par la propriété superficielle, soit par la propriété souterraine ; mais si de la production je passe à la consommation, cet équilibre est entièrement détruit, et l’on est amené à reconnaître que le combustible végétal a de nos jours une importance beaucoup moindre que celle du combustible minéral. En effet, quant au premier, l’importation est assez insignifiante, puisqu’elle ne comprend que 516,660 stères, représentant du bois de chauffage, du charbon de bois et des chènevottes, tandis que pour le second l’importation ne s’élève pas à moins de 50 millions de quintaux métriques à peu près. Dans les deux cas d’ailleurs, l’exportation n’est point de nature à modifier les conclusions qui doivent être tirées de ces chiffres : de 77,630 stères dans un cas, de 1 million de quintaux métriques au plus dans l’autre, les chiffres des exportations disparaissent devant ceux des consommations ; 80 millions et 130 millions de quintaux métriques, tels sont en effet les nombres qui représentent,-— fictivement ou absolument, suivant qu’il s’agit de l’un ou de l’autre, — les consommations françaises en combustible