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ciations et récompenses, — liquidation, — tels sont les titres des chapitres où sont exposés successivement les mille détails de cette grande œuvre internationale. Nous ne nous arrêterons point à cette partie du rapport, bien qu’elle contienne d’ingénieuses observations qui enlèvent au compte-rendu le caractère de froide monotonie qui se rencontre d’ordinaire dans les documens officiels. Arrivons immédiatement à l’examen des considérations générales, où se trouvent développées diverses propositions qui intéressent les expositions futures.

Dans la pensée du prince Napoléon, les expositions doivent être à l’avenir universelles, c’est-à-dire faire appel à tous les peuples. Elles pourront néanmoins être partielles, en d’autres termes embrasser seulement un groupe de produits, car il serait impossible de renouveler fréquemment, avec l’extension qui leur a été donnée en 1851 et 1S55, les concours universels, par suite des difficultés presque insurmontables d’emplacement qui s’opposeraient à la collection et à l’étalage de cette masse immense de productions. En outre les études des industriels et l’attention du public, concentrées successivement sur une seule catégorie de produits, seraient plus sérieuses et plus fécondes. Suivant ce système, les expositions générales n’auraient lieu que tous les demi-siècles; les expositions partielles reviendraient périodiquement à des intervalles plus rapprochés. Enfin les expositions ne pourraient être utilement organisées qu’à Londres et à Paris, ces deux métropoles étant les seules qui, par leur importance, par l’influence de rayonnement qu’elles exercent sur le monde entier, par leur supériorité industrielle, commerciale et intellectuelle, semblent en mesure d’attirer les visiteurs de tous les pays.

A première vue, ces idées paraissent très rationnelles. Habilement développées dans le rapport, elles produisent sur l’esprit une vive impression. Il est bien vrai qu’après avoir assisté aux concours de 1851 et de 1855, notre génération trouvera fort incomplètes de simples expositions nationales, telles que celles qui avaient lieu en France tous les cinq ans. Cependant faut-il penser d’une manière absolue que les expositions ne sont plus désormais possibles que sous la forme d’expositions universelles, et le système proposé ne soulève-t-il pas à son tour de graves objections? Soit qu’elles embrassent, comme en 1851 et en 1855, la généralité des produits, soit qu’elles comprennent seulement l’une des grandes divisions de l’industrie (agriculture, instrumens de production, articles fabriqués), les expositions universelles rencontrent des obstacles et exigent des dépenses qui ne permettent guère de nombreuses représentations, même abrégées, de ces magnifiques spectacles. Réussir a-t-on à or-