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DU


TRADITIONALISME





PREMIERE PARTIE.


M. DE BONALD.





I. De la Valeur de la Raison humaine, par le père Chastel; 1 vol. 1854.
II. Philosophie et Religion, par H.-L.-C. Maret; 1 vol. 1856.





I.

On a fait depuis quelque temps de louables efforts pour rapprocher des doctrines qui semblaient séparées par une guerre éternelle. On a essayé d’amener à s’entendre, à se ménager ou à se supporter, je ne sais lequel, ceux qui, en philosophie, en religion, en politique même, défendent le vieux et ceux qui soutiennent le nouveau. Je me sers à dessein d’expressions neutres et vagues, le vieux et le nouveau, et tout de suite, afin d’éviter les méprises et encore plus le scandale, j’avertis que par le nouveau je n’entends pas les derniers venus des caprices de l’esprit humain, ni par le vieux des préjugés croulans dont je viendrais insulter les ruines. Non; il faut prendre ces deux mots dans un sens très général, dans le sens vulgaire de nos anciennes controverses. Par exemple en politique, tout le monde sait qu’il y a les idées de l’ancien régime et les principes de 1789. Le christianisme, immuable dans son fond, peut être considéré soit à la manière du moyen âge, soit à celle de notre XVIIe siècle, encore éclairée, encore élargie par l’idée suprême des droits de la conscience