Page:Revue des Deux Mondes - 1857 - tome 9.djvu/396

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ter l’empressement des électeurs; elle mettait en campagne tous ses coreligionnaires, et pour leur permettre de venir exercer leurs droits un samedi, les rabbins avaient dû décider que le vote n’était pas une infraction à la loi du repos du sabbat. A mesure que les dernières heures approchent, les candidats et leurs agens renouvellent les plus énergiques efforts; les candidats paraissent aux fenêtres de leur comité et se montrent à leurs partisans, qui les saluent par des acclamations prolongées, ou bien ils vont se promener dans la salle du vote avec leur famille; quelquefois ils se décident à remonter sur les hustings pour essayer une dernière harangue. D’autre part, leurs amis ou leurs agens semblent se multiplier : on les trouve aux abords des baraques, auprès des pupitres des clercs, exhortant les indifférens, encourageant les incertains, remerciant les fidèles, et quelquefois entre-croisant leurs voix pour répéter aux électeurs le nom de celui qu’ils leur recommandent. A l’heure de la fermeture du poll, les clercs enferment le registre dans une enveloppe cachetée et le remettent à l’officier préposé à l’élection ou à son délégué. C’est seulement le jour suivant que le registre doit être ouvert publiquement et rapproché de tous ceux qui ont servi en différens lieux à la même élection pour être renvoyé ensuite, sans aucun retard, au secrétaire de la couronne auprès de la chancellerie, qui en garde le dépôt et peut en délivrer des copies authentiques. L’ouverture des registres est la préface de la déclaration.

La déclaration est le complément d’une élection. Elle est toujours fixée au lendemain du poll, ou bien, à défaut de la demande du poll, elle succède immédiatement à la nomination. Elle consiste dans la proclamation publique des députés qui sont appelés à servir le bourg ou le comté.

Quand la journée de la déclaration n’est pas confondue avec celle de la nomination, elle ramène une nouvelle solennité, dont l’ancien cérémonial s’est en partie conservé, au moins dans les comtés. Le candidat vainqueur arrive encore quelquefois au lieu de l’assemblée en grande pompe, dans un équipage de gala, suivi d’un cortège assez nombreux de parens et d’amis en voiture ou à cheval, et salué par les fanfares de musiciens ambulans. Le spectacle du jour de la nomination se reproduit alors sur les hustings et devant les hustings; seulement toutes les passions se sont en général calmées, et les candidats, vainqueurs ou vaincus, en venant reparaître en face de l’assemblée, ont en général l’habitude d’échanger entre eux un de ces serremens de mains dont les usages anglais font comme une loi entre adversaires de bonne compagnie. Ils entendent l’annonce du recensement des votes, et l’officier public préposé à l’élection donne la lecture solennelle de l’acte qui transmet à chaque can-