Page:Revue des Deux Mondes - 1857 - tome 9.djvu/215

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




30 avril 1857.

Dans cet ensemble des choses qui apparaît à chaque instant sous nos yeux, il est toujours un certain nombre d’épisodes distincts, d’une importance inégale, d’une nature éphémère ou durable, et qui résument la politique du moment. Aujourd’hui, si l’on procède par élimination, le dernier mot des élections anglaises a été dit, le ministère britannique garde sa situation, une sorte de halte s’est faite entre la crise électorale qui vient de finir et l’ouverture du parlement, qui va reprendre ses travaux. Il y a peu de jours encore, la rupture diplomatique qui a éclaté entre l’Autriche et le Piémont créait comme un nouveau ferment de trouble. La difficulté subsiste sans doute au nord de l’Italie, comme subsiste au sud de la péninsule le différend entre les deux puissances de l’Occident et le roi de Naples. Seulement ici le temps est un peu invoqué comme souverain médiateur. L’Autriche et la Sardaigne, après avoir publié leur querelle, ne semblent pas disposées à se départir d’une certaine modération d’attitude ; l’une et l’autre surtout désavouent la pensée de ces formations de camps militaires dont on a parlé, et qui eussent été une trop visible, une trop belliqueuse attestation d’un périlleux état d’hostilité, de telle façon que la complication disparaît presque, ou du moins elle ne survit que parce qu’elle se lie à cette situation de l’Italie qui est toujours un des plus terribles problèmes de la politique européenne. Que reste-t-il donc ? Il reste des difficultés diverses, l’affaire de Neuchâtel, que la conférence réunie à Paris s’efforce de conduire à un dénoûment heureux, le mouvement électoral qui agite en ce moment les principautés danubiennes, — et de tous les problèmes actuels, le moins grave peut-être n’est pas cette question chinoise qui apparaît dans le lointain de l’extrême Orient. Si lointaine que soit la question, elle n’est pas moins sérieuse, surtout pour l’Angleterre, et elle intéresse l’Europe elle-même, comme tout ce qui est de nature à influer sur la civilisation du monde.

Les faits sont assez connus. Il y a quelques mois déjà, l’Angleterre, la France et les États-Unis, par des considérations diverses, cherchaient diplo-