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37 kilomètres. — Total des chemins concédés au nord de Madrid, 830 kilomètres.

Dans ce nombre, le chemin seul de Langreo à Gijon est en exploitation. Créé au moyen d’un capital de 50 millions de réaux et d’une subvention de 5,300,000 réaux, cette ligne, la plus ancienne de l’Espagne, après celle de l’est de Barcelone, dessert les plus riches bassins houillers des Asturies : en 1855, elle a produit 8,000 francs bruts par kilomètre ; les frais d’exploitation n’ont pas atteint plus de 30 pour 100. Pour obtenir un revenu rémunérateur, il faudrait que le port de Gijon fût agrandi.

C’est à l’est de l’Espagne et vers la France que les entreprises de chemins de fer ont été le plus multipliées. Entre Barcelone au nord-est, la cité industrielle par excellence, et au sud-est Alicante, dont le port se trouve en communication immédiate avec l’Algérie, on a tout d’abord songé à ouvrir des communications avec Madrid et les provinces, du centre, comme aussi à développer les échanges locaux, si fructueux dans des localités riches et populeuses. Barcelone est ainsi depuis longtemps le centre d’un réseau de petites lignes qui tôt ou tard se poursuivront vers la France par Perpignan, vers Saragosse et Madrid, vers Tarragone et Valence. La plus ancienne de ces lignes est celle de Barcelone à Mataro, suivie de la ligne de Mataro à Arenys de Mar, d’une longueur de 36 kilomètres ; un peu plus au nord se trouve le chemin, de Barcelone à Granollers, de 29 kilomètres. Ces deux lignes sont livrées au public, mais ne sont destinées qu’à un service de banlieue ; la première pourrait être poussée jusqu’à la frontière française par le bord de la mer ; la seconde a été désignée comme devant servir de tête au chemin de Barcelone à Saragosse. La recette brute s’élève à 17,000 francs par kilomètre sur le chemin de Granollers, dont le capital social est de 6 millions, et à 29,000 pour celui de Mataro, dont la dépense ne dépassera pas 5 millions de francs. Enfin on doit mentionner la ligne de Barcelone à Martorell, d’une longueur de 27 kilomètres, dont 16 sont déjà exploités. Cette ligne coûtera 9 millions de francs, et rapporte 20,000 francs bruts par kilomètre. L’ensemble de ces rail-ways donne un total de 92 kilomètres et un revenu kilométrique moyen de 20,000 francs bruts, c’est-à-dire, en calculant les frais à 50 pour 100, un revenu net de plus de 5 pour 100 sur le capital de 20 millions de francs émis en actions. Si l’on considère le prix énorme du terrain aux environs de Barcelone, la mauvaise condition de ces lignes, qui, comme les deux premières, se font une vraie concurrence, la brièveté du parcours et le défaut d’importance de la destination, si enfin on remarque qu’elles n’ont été l’objet d’aucune faveur de l’état, ce premier résultat ne semblera point à dédaigner.

Le chemin de Barcelone à Saragosse, d’une longueur de 320 kilomètres,