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la fois les ministères de l’instruction publique, de l’agriculture, du commerce et des travaux publics, était porté au budget de 1856 pour 30 millions de francs. Cette année, les dépenses ordinaires et extraordinaires au fomento s’élèvent à 45 millions de francs : c’est mieux assurément, mais cela ne saurait suffire dans un pays où tout est à créer au point de vue des communications. Si donc le gouvernement espagnol veut pourvoir à toutes ses obligations, entretenir la marine et l’armée sur un pied respectable, satisfaire les créanciers nationaux, apaiser les justes griefs du clergé, développer l’agriculture et le commerce, encourager l’industrie, entreprendre les grands travaux publics, ce n’est point avec la somme portée aux budgets antérieurs qu’il y parviendra, ce n’est point même avec celle du budget de 1857, qui s’élève à 1,800 millions de réaux. Il ne peut évaluer l’ensemble des dépenses normales à moins de 2 milliards de réaux ou 500 millions de francs. Si les dépenses actuelles doivent encore être portées plus haut, il s’en faut, comme on l’a vu déjà, que les recettes atteignent même aujourd’hui un chiffre suffisant. Le budget de 1857 présente encore un déficit de 240 millions de réaux, que pourra combler, on l’espère du moins, l’emprunt contracté avec une maison de Paris. Faudra-t-il donc avoir chaque année recours aux recettes extraordinaires ? Assurément cela n’est pas possible, et puisque les dépenses ne peuvent être réduites, puisque l’on ne saurait faire indéfiniment usagé, de l’emprunt, il n’existe qu’une seule source où l’on doive puiser l’impôt. C’est en un mot le revenu public ordinaire qui soldera les charges nécessaires de l’Espagne, si ce revenu peut sans inconvéniens donner un rendement supérieur.

Le revenu public se compose : 1° du produit de l’impôt foncier, de celui des patentes, des hypothèques, des mines ; 2° du produit des impôts indirects, droits de puertas et consumos, qui frappent la viande, le vin, l’eau-de-vie, l’huile, etc. ; 3° enfin des rentes des articles de régie et des revenus des douanes, etc. Dans le budget de 1856, les deux premiers articles de recettes étaient évalués à 144 millions de francs ; le dernier, augmenté de la retenue sur les traitemens des fonctionnaires, s’élevait à 221 millions ; — ensemble 365 millions de francs ou 1,460 millions de réaux. Dans le budget de 1857, les contributions directes ou indirectes figurent pour 160 millions de francs, les rentas estancadas et droits de douane pour 200 environ ; 30 millions proviennent de différentes sources de revenus afférentes à chaque ministère, — ensemble 390 millions de francs ou 1,560 millions de réaux. La ressource de la retenue du traitement des fonctionnaires ne figure plus au troisième chapitre du budget, et les deux premiers présentent une augmentation de plus de 25 millions de francs sur l’année précédente. Cette augmentation a été