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portantes ne soient employées à des travaux de routes et de canalisation qui doivent multiplier les richesses du pays.

La dette dont le gouvernement de l’Inde sert annuellement les intérêts se divise en deux catégories distinctes. La première représente le fonds social de la compagnie, d’une valeur de 6,000,000 liv. sterl., qui servit à jeter les premiers fondemens de la puissance anglaise en ces contrées lointaines. Lorsque en 1833 le monopole du commerce fut retiré à la compagnie, le parlement anglais, en compensation, décida qu’un intérêt s’élevant à 10 et demi pour 100 du capital primitif serait payé aux propriétaires d’actions jusqu’en 1874, et qu’à cette époque ces actions seraient remboursées contre une somme double de leur valeur nominale, soit 12,000,000 de livres sterling. Ces intérêts figurent au budget de l’Inde pour une dépense fixe et annuelle de 650,000 livres sterling.

Quant à la dette publique de l’Inde, l’histoire en est aisée à retracer. Au milieu des difficultés d’un premier établissement, entouré d’ennemis, avec une administration ignorante des ressources et des besoins du pays, le gouvernement colonial, obligé de faire face à des guerres pleines de dangers, dut sans cesse demander des secours d’argent à la métropole. La cour des directeurs pourvut à ces dépenses par des emprunts successifs qui en 1786 atteignaient un total de 8,000,000 de liv. sterl. Cette dette demeura stationnaire pendant une période de dix ans; mais sous l’administration du marquis de Wel-