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élevée de 18 millions à 57. En 1852, le commerce spécial s’éleva à 166 millions pour l’importation et à 89 pour l’exportation : différence 77, — et le commerce général à 569 millions, dont 332 pour l’importation et 236 pour l’exportation : différence 96. Enfin l’année 1855, la dernière dont on ait publié le relevé, donne pour le total général du commerce extérieur une somme de 543 millions, dont 315 à l’importation et 228 à l’exportation : ce n’est plus qu’une différence de 89 millions au détriment de cette dernière; mais l’ensemble des transactions a diminué, par rapport à l’année 1852, de 26 millions, sur lesquels l’importation a perdu 17 millions et l’exportation 9.

Il résulte de ces chiffres que la réforme des tarifs a, dans les transactions générales du Piémont, amené un mouvement qui se signale par une augmentation de 50 millions, en comparant l’année 1852 à celle de 1850 (la réforme de juillet 1851 n’ayant pas produit des effets sensibles dans le commerce de cette année même); mais depuis 1852 jusqu’à 1855 ces progrès ne se sont pas accrus, et ils ont tous été obtenus par l’importation des marchandises étrangères, c’est-à-dire au détriment du travail national.

Que l’on compare en effet le total non-seulement des objets de matière première, mais encore des objets fabriqués, importés et exportés avant et après la réforme, et on en déduira les conséquences du régime nouveau. Le coton, le fer, la houille, sont des matières premières dont une plus large introduction est profitable à l’industrie nationale. En 1850, l’importation du coton s’élève à 4,000 kil. environ, celle du fer brut à 6 millions, celle de la houille à 29. En 1852, la première monte à près de 10 millions, et descend à 8 en 1854; la seconde s’élève à 13 1/3 en 1852, et à 18 en 1854; la troisième est à 40 en 1852, et à 70 en 1854, en raison de l’exploitation des chemins de fer. D’un autre côté, l’importation des tissus de coton, de 660,000 kilogr. en 1850, monte à 1,464,000 en 1852; celle du fer travaillé, de 1,695,000 k. en 1852, atteint le chiffre de 4,695,000 k. en 1854; les machines et mécaniques, à l’exclusion des machines locomotives, dont la valeur ne dépassait pas 913,000 fr. en 1850, entraient en 1854 pour un prix de 2,578,000 francs.

Considérons maintenant l’exportation des principaux produits du Piémont. La réforme des tarifs a porté tout d’abord des coups assez rudes à l’industrie sarde, comme on devait s’y attendre. Dans l’île de Sardaigne, toutes les fabriques de coton se sont fermées : dans les états de terre ferme, il semble résulter de la diminution dans l’importation des fontes brutes, de l’augmentation équivalente dans l’introduction des fontes ouvrées, qu’un ralentissement notable s’est opéré dans le travail des fonderies; mais il n’en est peut-être pas ainsi dans les branches de commerce sur lesquelles l’activité semble se