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en terrains cultivés. Le plus souvent le produit serait loin de payer la dépense, et d’ailleurs cette opération exige une masse de forces et de capitaux qui implique le concours de nombreuses générations. Il y aurait grand danger à éparpiller les ressources existantes, alors qu’en les appliquant à un espace plus circonscrit, on pourrait s’en promettre un plus grand profit. Néanmoins, quand on ne dépasse pas une juste mesure, le travail de défrichement et d’appropriation de terres nouvelles peut produire des résultats avantageux. Il sera singulièrement favorisé aujourd’hui, dans de nombreuses contrées, par l’influence des chemins de fer et en général des voies perfectionnées de communication qui ouvrent l’accès des marchés.

De 1821 à 1851, la division du territoire français par genre de cultures s’est modifiée, en ce sens que les jardins et les terres labourables ont gagné en étendue, les uns 4,075, les autres 310,691 hectares ; les prés et herbages en ont gagné 3,847, et les vignes 111,692. Il y a eu plus de 420,000 hectares conquis, dans l’espace de trente ans, sur les bois et les landes, en moyenne 14,000 hectares par an.

Nous avons déjà signalé l’accroissement énorme de la valeur vénale de la propriété immobilière (83,743,000,000 au lieu de 39,514,000,000, augmentation 109 pour 100 ou 3,6 par an) et celle du revenu net (2,643,366,000 au lieu de 1,580,597,000, augmentation de 67 pour 100 ou 2,2 par an). Aujourd’hui (1857), la valeur du revenu net de la propriété territoriale s’élève à trois milliards.

La contribution foncière en principal était :


Francs
1821 172,588,000
1851 160,277,000

Elle avait donc diminué de 12,311,000, et cette diminution aurait été bien plus considérable, si le principal de l’impôt ne s’était point accru des impositions sur constructions nouvelles, qui de 1835 à 1851 ont monté à 5,600,000 fr. La contribution foncière, y compris les centimes additionnels, était :


Francs
1821 241,016,000
1851 259,074,000

Ce qui révèle un accroissement apparent de 18,058,000, compensé en très grande partie par l’impôt sur les constructions nouvelles, sans parler des avantages directs que les centimes additionnels ont procurés à la propriété foncière (constructions de routes, écoles, etc.). Il est une autre proportion plus saillante encore, celle du rapport du principal de l’impôt foncier, ainsi que de l’impôt total, y