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Hooft, Wagenaar et Bilderdijk sont les trois principaux historiens de la Hollande. À côté de leurs travaux, il faut mentionner cependant quelques ouvrages de date plus ou moins récente. Peu d’années avant, la publication de l’ouvrage de Bilderdijk, le gouvernement avait mis au concours le sujet suivant : De la meilleure méthode d’écrire l’histoire nationale. Plusieurs savans, MM. Royaards, Scheltema, Jonge et Groen van Prinsterer, répondirent à cet appel ; mais le projet d’écrire une histoire officielle n’a pas eu de suite. Le vœu du gouvernement seconda toutefois la renaissance des études historiques en Hollande ; M. Groen van Prinsterer a publié un Manuel de l’Histoire nationale, écrit dans un esprit systématique, mais qui se distingue par des qualités magistrales. Le professeur Arend, mort récemment, avait commencé une histoire générale du pays qui se continue aujourd’hui par la main de M. van Ree. Le professeur Visscher, d’Utrecht, a défriché le champ ingrat de la bibliographie. M. Knoop, officier et écrivain, a ouvert la voie de l’histoire militaire, où il a été suivi par MM. Sypesteyn, de Bordes, Netscher et quelques autres. Enfin M. Bosscha, professeur d’Amsterdam, vient de terminer un ouvrage intitulé Fastes militaires de la Néerlande. Le docteur Backhuysen, M. de Jonge, le docteur Nyhoff, conservateur des chartes dans la Gueldre, MM. Halbertsma, de Vries, Scheltema fils, ont répandu une lumière nouvelle sur certaines parties obscures des annales hollandaises. Déjà dans la dernière moitié du siècle précédent l’histoire du droit public et de la diplomatie avait trouvé de savans interprètes. Le professeur Kluit avait écrit une Histoire de la Constitution hollandaise ; le baron de Spaan, très versé dans l’histoire du moyen âge, publia depuis une excellente Introduction critique à l’Histoire de la Gueldre. Tout récemment M. le professeur Vreede a mis au jour Une Histoire de la Diplomatie néerlandaise. L’histoire de la réformation a été surtout l’objet de travaux recommandables. En pouvait-il être autrement ? Les Pays-Bas ont extrait du dogme religieux une partie de leurs institutions politiques.