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de chaleur, d’électricité, de lumière ; oui, les affinités chimiques, les attractions capillaires s’y manifestent à chaque instant ; oui, l’on y trouvera peut-être des faits qui se rattachent à la catalyse et à l’épipolisme : mais ces phénomènes s’accomplissent, ces faits se produisent sous l’influence d’un agent plus élevé, dont il est en vérité impossible de nier l’existence. L’électricité, la chaleur, les affinités chimiques : agissent dans l’être vivant et ne sont certainement pas étrangères à la production du tourbillon vital. Elles ne fonctionnent néanmoins que dominées et réglées par une force supérieure, par la vie, qui modifie ces forces brutales et leur fait produire, au lieu de sels ammoniacaux, du sang et des muscles ; au lieu de cristaux de phosphate calcaire, des os ; au lieu de corps bruts, des plantes et des animaux.

Mais toute force est aveugle et veut être dirigée. Pour produire une espèce déterminée et non pas l’espèce voisine, pour ne pas s’égarer au milieu des phases si variées de la métamorphose et de la généagénèse, il faut que la vie elle-même soit maîtrisée par quelque chose de supérieur. Ce quelque chose, c’est l’essence propre de chaque être, essence que toute plante, que tout animal a reçue de ses ancêtres par l’intermédiaire de la graine ou de l’œuf d’où il est sorti, qu’il’ transmettra à ses descendans par l’intermédiaire des germes qui sortiront de lui. Nous aurons beau remonter les générations et les âges, toujours les mêmes questions se dresseront devant nous et toujours les mêmes faits amèneront les mêmes réponses. Pour expliquer la nature vivante, il nous faut donc atteindre jusqu’à l’origine même des choses. Et si nous voulons aller au-delà, que reste-t-il à rencontrer, sinon la cause des causes, le créateur, Dieu !


A. DE QUATREFAGES.