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méridionale qui du Rhin se dirige par Munich sur la capitale de l’Autriche, — de là par Presbourg sur Pesth et Szegedin, — et doit aboutir à Temesvar et au Danube. Dans la direction du nord au sud, les embranchemens sont plus nombreux que de l’ouest à l’est; l’Allemagne est mieux percée dans ce sens-là. Les trois artères principales du nord au sud se développent sur une étendue très diverse : l’une a pour points extrêmes Stettin, sur la Baltique, à l’embouchure de l’Oder, et Trieste, sur l’Adriatique, — pour principales stations intermédiaires Vienne, Breslau, Francfort-sur-l’Oder et Berlin; l’autre, partant de Lindau sur le lac de Constance, arrive à Hambourg et à la Mer du Nord par Augsbourg, Nuremberg, Leipzig et Magdebourg. La troisième, qui est appelée à s’étendre au midi à travers la Suisse, s’élance de Bâle vers Francfort-sur-le-Mein, Cassel, Hanovre et Brème[1]. Parmi ces lignes suivant des directions différentes, celles à qui l’avenir promet les fruits les plus abondans sont incontestablement les trois premières. Placées entre la France et le territoire russe, elles forment des intermédiaires entre la civilisation la plus avancée de l’Occident et la barbarie réelle encore, quoique impatiente d’elle-même, de l’Europe orientale[2].

Après la France et l’Allemagne, la Belgique est celui de tous les pays qui apporte le plus fort contingent au faisceau des lignes dites européennes. Un rôle important appartient aux chemins à demi français de Quiévrain à Bruxelles, d’Erquelines à Namur, Liège et Verviers, de même qu’à celui de Bruxelles à Anvers, continué vers Rotterdam et se dirigeant de là vers La Haye et Amsterdam. Quoique très courtes, les lignes qui vers le sud de la péninsule danoise joignent la Mer du Nord à la Baltique, de Hambourg à Lubeck et à Kiel, de Tonningen à Flensborg, et qui épargnent aux voyageurs la navigation du Sund, figurent parmi les lignes internationales. D’un autre côté de l’Europe, dans la Haute-Italie, on rencontre également quelques constructions importantes, comme le chemin de Turin à Alexandrie et à Gênes, celui de Turin à Novare et à Arona près du Lac-Majeur, comme les chemins lombards de Milan à Côme, sur les frontières du Tessin, et de Milan à Venise. Des projets sérieux existent en outre pour étendre vers les pays limitrophes les voies ferrées du Piémont et de la Lombardie, d’autres pour frayer l’Italie centrale, d’autres enfin pour prolonger vers Rome la ligne de Naples à Capoue. En même temps on s’apprête à rattacher directement la péninsule

  1. Citons une quatrième ligne, celle qui joint Vienne à Oderberg sur les frontières de la Silésie prussienne, puis se tourne à gauche du côté de Cracovie pour atteindre bientôt Lemberg et ensuite Brody, sur les frontières de l’empire moscovite.
  2. Sauf quelques courtes lacunes, ces vastes voies internationales de l’Allemagne sont en pleine exploitation. Les principales interruptions à signaler se rencontrent entre Laybach et Trieste, où l’on travaille activement, et entre Vienne et Munich.