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Dieu veuille que l’industrie autrichienne soit en état de se soutenir malgré l’envahissement si subit des produits étrangers, ou qu’avec le développement des siens propres, l’accroissement des richesses agricoles qu’elle renferme, l’Autriche rétablisse la balance dans le compte de l’exportation et de l’importation !

Comment serait-il possible d’accroître le produit des impôts indirects, dont le rendement stationnaire me paraît un des faits les plus regrettables qui ressortent de l’examen du budget autrichien ? Le gouvernement, par des améliorations administratives, diminuera-t-il le montant des prix de perception, doubles en Autriche de ceux qui sont perçus dans le Zollverein ? fera-t-il disparaître les abus ? frappera-t-il de nouvelles taxes, ou attendra-t-il l’accroissement de la richesse publique, qui a pour résultat nécessaire l’augmentation de cette sorte d’impôts ? Quelque soit le remède, ce statu quo est néanmoins un mal qui m’a paru devoir être signalé, et tant qu’il subsistera, on ne peut espérer le l’établissement prochain de l’équilibre du budget.

Il existe enfin une troisième branche des revenus publics dont la situation actuelle est des moins satisfaisantes : je veux parler des domaines de l’état des chemins de fer, des mines et des établissemens métallurgiques en général. Jusqu’en 1854, l’état avait presque le monopole des mines, et les particuliers étaient tenus sous une espèce de dépendance féodale, puisqu’ils lui payaient le dixième de leur produit brut. Quel parti au moins le gouvernement tirait-il de son omnipotence, et quels étaient les revenus de ces propriétés de mines, dont l’administration active ne comptait pas moins de 45,000 individus ? Pendant la période la plus prospère, c’est-à-dire de 1841 à 1846, le produit net a été de 2 pour 100 sur le produit brut. La règle commune, c’est un déficit qui s’élève quelquefois jusque 5 millions de francs.

Les chemins de fer, qui, à la même époque, appartenaient aussi à l’état, sauf un seul, et pour lesquels il avait dépensé 145 millions de florins, rapportaient à peine, comme produit net, 27 pour 100 du produit brut. C’étaient là de tristes résultats, et le gouvernement, pour y porter remède, abandonna une partie des mines et presque tous les chemins de fer à l’industrie particulière. Il comprit que cette industrie est plus apte que l’administration publique à l’exploitation de certains travaux, et qu’elle assurerait plus sûrement le développement de cette partie principale de la richesse nationale. Il importe toutefois de constater que l’administration autrichienne ne mérite pas tous les reproches que lui ferait encourir à priori le simple rapprochement entre le produit brut et le produit net, fruit de sa gestion. Il faut savoir que beaucoup de dépenses étaient imputées sur le revenu qui dans toutes les exploitations sont mises au compte du capital. Toutes les améliorations, toutes les constructions