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VI

Nous venons de parcourir les trois ordres d’opérations qui défraient dans son état actuel, l’activité du Crédit mobilier. On voit que jusqu’à présent, quoique très importantes déjà, elles sont loin d’arriver encore au développement que comporterait la réalisation du système théorique sur lequel la société générale est fondée. L’état de guerre et la série des mauvaises récoltes, en diminuant les ressources disponibles du pays et en les absorbant dans 1,500 millions d’emprunts, ont entravé le développement du Crédit mobilier. Les circonstances ont renfermé l’action de cette société dans le cercle ordinaire des opérations d’une grande maison de banque. Elle a avec son capital commandité certaines entreprises, facilité les emprunts de certaines compagnies, pris part aux emprunts publics et spéculé sur les valeurs. Avec les fonds de ses comptes courans, elle a rendu des services momentanés à l’état en prenant des bons du trésor, à la ville de Paris en prenant des bons de la caisse de la boulangerie, aux entreprises de travaux publics en prenant des bons de chemins de fer, à la spéculation en prêtant sur reports. Elle a fait tout cela, il est vrai, sur l’échelle que comportent