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soi-disant fixes du Crédit mobilier « des transformations incessantes suivant les chances de variations prévues dans les cours. »

Nous avons dit que le Crédit mobilier affectait à ces placemens des sommes à peu près équivalentes à son capital. Il semble, d’après les tableaux, qu’il partage ces sommes entre deux natures de place mens : une portion est consacrée aux achats de rentes et d’actions, l’autre aux achats d’obligations. Au 31 décembre 1853, 37,259,649 francs 13 cent, étaient employés de la sorte : 15,562,483 fr. 59 cent. en rentes et en actions, et 21,697,165 fr. 54 cent, en obligations. Le chiffre total des acquisitions en rentes, actions ou obligations avait été, pendant l’exercice 1853, de 146,295,621 fr. 58 cent. La masse des valeurs réalisées avait été dans le même temps de 111,385,909 francs 41 cent. Ces deux chiffres, celui des achats et celui des ventes, représentent les mouvemens des sommes que le Crédit mobilier a employées en 1853 pour le trafic des valeurs. Le chiffre de ces sommes étant à peu près indiqué par celui des valeurs existant en portefeuille au 31 décembre, environ 37 millions, il est facile, en divisant par ce chiffre la somme totale des achats et des ventes de l’exercice, de connaître le nombre d’évolutions que le Crédit mobilier a fait faire à ses placemens ; mais pour arriver à une appréciation plus exacte, il faut tenir compte de la nature diverse des deux catégories de placemens : les rentes et actions d’une part, les obligations de l’autre. Les obligations ne se négocient point à terme, elles ne sont pas susceptibles de variations fréquentes et sensibles ; elles ne doivent pas donner lieu à de nombreux mouvemens dans le portefeuille du Crédit mobilier, car elles n’offrent guère de différences à recueillir ; elles doivent plutôt y séjourner à l’état de placement à peu près fixe. Il n’est donc pas probable qu’elles figurent pour grand’chose de plus que le chiffre qui exprime leur existence dans le portefeuille au 31 décembre, dans le mouvement annuel des acquisitions et des réalisations de valeurs. Supposons cependant qu’elles y comptent pour deux fois à l’entrée et une fois à la sortie ; en retranchant des 148 millions de valeurs acquises deux fois 21 millions, somme des obligations existant au 31 décembre 1853, et des 111 millions de valeurs réalisées une fois 21 millions, il reste pour les acquisitions 106 millions et pour les réalisations 90 millions. Ces deux chiffres doivent exprimer très approximativement les évolutions que le Crédit mobilier a fait faire dans l’année à la somme (environ 15 millions) qu’il a employée en rentes et actions, c’est-à-dire en valeurs qui présentent fréquemment, par les variations de leurs cours, des différences à recueillir. Le Crédit mobilier a dû engager sept fois cette somme par des achats, et la dégager six fois par des ventes dans le courant de 1853, c’est-à-dire profiter sept fois « des