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abandonnée, et cette année même M. Ferrier a publié des Institutes de Métaphysique[1] dont nous aurons peut-être quelques mots à dire.

La philosophie de sir William Hamilton (car cette expression commence à être reçue, et nous l’avons lue au titre d’un ouvrage américain) est toute fragmentaire. Il n’a publié que quelques dissertations, la plupart dans la Revue d’Édimbourg, et elles ont même été recueillies pour la première fois par un traducteur français. M. Peisse a, comme on sait, donné en 1841 un volume excellent, sous le titre de Fragmens de philosophie, par W. Hamilton, et ce recueil, illustré par une introduction digne du reste, est peut-être ce qui a le plus contribué à faire connaître le nom de Hamilton hors du cercle assez étroit où la science est cultivée sérieusement. Depuis lors le savant professeur a lui-même recueilli, revu et annoté ces essais divers dans ses Discussions sur la philosophie, imprimées à Londres, et qui ont eu deux éditions (1852 et 1853). Six ans auparavant il avait donné une édition complète et compacte de Reid, en l’enrichissant de courtes et nombreuses notes, et d’un appendice comprenant sept mémoires sur des questions spéciales. Ce sont là les pièces sur lesquelles jusqu’ici il doit être jugé. Il publie bien en ce moment les œuvres complètes de Dugald Stewart, mais jusqu’à présent il y a mis peu du sien, et s’est borné aux fonctions d’un éditeur attentif. Les articles de la Revue d’Édimbourg et l’appendice de Reid, voilà donc où il faut chercher la philosophie de sir William

  1. Cet ouvrage tout récent est une preuve entre autres que la philosophie pure n’est pas aussi négligée qu’on le dit dans la Grande-Bretagne. Je pourrais citer bien d’autres écrits : The Philosophy of the infinite, de H. Calderwood, Édinb. 1854 (cet ouvrage est relatif aux points discutés entre M. Cousin et sir William Hamilton) ; Smart’s publications, Beginnings of a new school of metaphysics ; Memoirs of a Metaphysician, de F. Drake ; Locke’s writtings and philosophy vindicated, de E. Tagart (ces trois derniers ouvrages sont écrits dans les idées de Locke) ; les traités de logique de MM. Thompson, Baynes, Neil, Stuart Mill ; deux traductions de l’histoire de la philosophie spéculative de Chalibœus, l’une par A. Edersheim, l’autre par A. Tulk ; les leçons du rév. Archer Butler sur l’histoire de la philosophie ancienne ; les esquisses de philosophie morale de Sydney Smith ; le recueil intitulé Psychological Inquiries ; Letters on the Philosophy of the human mind, par S. Bailey ; Psychology and Theology, par R. Alliott ; Moral and metaphysical philosophy, par le rév. Maurice ; Principles of psychology, par Herbert Spencer, Lond. 1855 ; The Senses and the intellect, par a Bain, Lond. 1855 ; Theism, par le rév. J. Tulloch ; The first Cause, par G. C. Wish. Je n’ai pas besoin de rappeler les ouvrages de M. Morell (Histoire de la philosophie du dix-neuvième siècle, philosophie de la religion, élémens de psychologie) ; les nombreuses et récentes publications de M. Whewell sur la philosophie morale ; les traités de l’archevêque de Dublin, etc. Enfin M. Henri Rogers, qui traitait les questions de métaphysique dans la Revue d’Édimbourg, vient de réunir ses articles en deux volumes, et M. Vera, qui a publié en français la meilleure introduction à la philosophie de Hegel, vient de donner un intéressant opuscule en anglais où il défend la philosophie spéculative contre la philosophie expérimentale et discute les doctrines de MM. Calderwood et Ferrier.