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L'ORFEVRERIE


ET L'EBENISTERIE


A L'EXPOSITION UNIVERSELLE




Il y a dans l’industrie trois professions qui relèvent directement des arts du dessin : l’ébénisterie, l’orfèvrerie et les bronzes. Il serait facile sans doute d’appliquer aux œuvres de ces trois professions les principes que nous avons posés, et dont nous espérons avoir établi l’évidence. Ce que nous avons dit de la peinture et de la sculpture demeure vrai lorsqu’il s’agit de juger la forme humaine réalisée par le chêne, le cuivre ou l’argent, dépendant, comme les objets de luxe qui appartiennent à ces trois catégories sont généralement estimés avec une singulière complaisance, comme les questions de goût sont habituellement négligées lorsqu’il s’agit d’en déterminer la valeur, il nous semble utile de faire pour l’ébénisterie, l’orfèvrerie et les bronzes ce que nous avons fait pour la peinture et la sculpture, c’est-à-dire d’en discuter sérieusement les tendances.

Chacun sait que sous le consulat et sous l’empire les trois industries dont je parle avaient adopté un style uniforme et prétendaient ressusciter les œuvres de l’antiquité. Aujourd’hui le ridicule a fait justice de ces étranges prétentions. La restauration, en évoquant le souvenir du passé, a donné naissance à un style nouveau. Elle a suscité des études nombreuses et formé quelques artistes habiles. Malheureusement la passion de la bourgeoisie pour la simulation de