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LA CHIMIE


A L’EXPOSITION





L’ALUMINIUM.





Les applications de la chimie aux arts et à l’industrie se multiplient depuis quelques années de façon à rendre difficile la tâche de celui qui voudrait scrupuleusement les énumérer. A l’exposition universelle de 1855, on peut dire qu’il n’est guère de produit sorti des ateliers ou des manufactures qui, dans le cours de la fabrication ou de l’extraction, n’ait passé entre les mains des chimistes, et ne leur doive sa perfection ou son existence même[1]. La fabrication du sucre par exemple, l’art de le retirer de la betterave, d’en purifier la dissolution et de l’évaporer, ont été inventés et perfectionnés par des chimistes. Ne sont-ce pas eux aussi qui ont découvert et qui découvrent chaque jour des teintures, soit minérales, soit végétales, et qui les appliquent sur les étoffes? Et ces étoffes mêmes, ne sont-elles pas livrées aussi à des chimistes qui savent produire le chlore pour les blanchir, et qui ont vu que par leur exposition sur le pré, sous l’influence des rayons solaires et de L’humidité, les matières colorantes s’effacent, absorbent l’oxygène, et se changent en nouvelles substances plus facilement solubles dans les liqueurs alcalines? Le tannage des peaux, c’est-à-dire la combinaison de leur matière animale avec le tannin ou acide tannique, la sulfuration ou la vulcanisation du caoutchouc et du gutta-percha, c’est-à-dire la combinaison du

  1. La classe des arts chimiques occupe une bonne partie du livret de l’exposition, et encore en a-t-on détaché une foule d’industries qui y touchent cependant, et qui ne sauraient se passer de la chimie et des chimistes.