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réglés selon les dispositions prises dans le traité de Pétersbourg et la convention de Vilna. — Art. 3. Dès que les vingt-cinq mille Russes dont il est question dans l’article 1er seront débarqués en Scanie, le roi de Suède s’engage à commencer immédiatement les opérations contre les îles danoises, comme il a été fixé dans ledit traité et ladite convention. — Art. 4. dans le cas ou le roi de Danemark ne se déciderait pas à céder volontairement la Norvège et à joindre ses forces à l’armée suédo-russe pour opérer en commun, et où conséquemment on se verrait obligé d’attaquer l’île de Sélande, le tsar, instruit du vœu du gouvernement anglais qu’on n’entreprenne rien de ce côté sans un accord complet des trois puissances, transmet au roi de Suède, à la condition de faire cause commune avec l’Angleterre, les prétentions sur cette ile qui viendraient à lui échoir par droit de conquête. Le tsar se réserve seulement de garantir les conventions qui pourraient survenir à cet égard entre l’Angleterre et la Suède. — Art. 5. Dans le cas où, par suite des opérations militaires, le tsar réussirait, lors des négociations, à reculer les frontières de la Russie jusqu’à la Vistule, la Suède y donne son consentement, et garantit à la Russie cette nouvelle limité en remercîment de la promesse du tsar concernant l’île de Sélande, et comme une juste récompense de ses efforts contre l’ennemi commun. — Art. 6. Pour ce qui regarde les opérations de la division suédo-russe en Allemagne ou partout ailleurs, les dispositions y relatives dans le traité de Pétersbourg et la convention de Vilna sont confirmées. — Art. 7. En témoignage de l’amitié personnelle du tsar pour le prince royal de Suède et de son loyal désir de servir les intérêts de son allié, le tsar s’engage à soutenir la Suède par un prêt de 1,500,000 roubles, et il dépendra de sa majesté impériale de payer le tout ou partie de ladite somme en argent ou en blés et farine. Le roi de Suède s’engage formellement à la rembourser dans l’espace de seize mois, après la réunion de la Norvège à la Suède. — Art. 8. Toutes les dispositions du traité de Pétersbourg et de la convention de Vilna qui ne sont pas changées ou modifiées par la présente convention sont expressément renouvelées et confirmées. — Art. 9. Les deux parties contractantes s’efforceront d’amener le gouvernement anglais à reconnaître ledit traité, ainsi que la réunion de la Norvège à la Suède. »


Voilà, nous le répétons, les seules conventions politiques qui furent arrêtées à Abo entre Bernadotte et Alexandre. Elles ne furent pas exécutées ponctuellement. Le cabinet de Londres, dont le plénipotentiaire, lord Cathcart, avait suivi Bernadotte en Finlande, retenu par la crainte de l’opposition, qui voyait avec déplaisir une entreprise aussi étrangère au but commun que celle de la réunion de la Norvège à la Suède, n’avait pas voulu l’autoriser formellement et ne le fit qu’en mars 1813; il avait seulement accordé un second subside de 500,000 livres sterling (12,500,000 francs). Ce refus d’un côté, de l’autre l’embarras très réel d’Alexandre, sérieusement menacé par les armées françaises, déterminèrent Bernadotte à ne rien entreprendre immédiatement pour la réunion de la Norvège,