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LE


ROMAN ANGLAIS




LE ROMAN PROTESTANT DU PASSE.
Westward Ho ! Or the Voyages and adventures of sir Amyas Leigh, Knight, by Charles Kingsley ; 3 vol. In-8°, Cambridge, Macmillan and C° 1855.





Nous avons une prédilection particulière pour le XVIe siècle. De tous les siècles de l’histoire, c’est le plus grand. Il est celui qui présente l’ensemble le plus imposant, il est celui qui contient le plus grand nombre d’individualités, il est même, à notre avis, celui qui honore le plus la nature humaine. C’est le siècle qui contient les origines du monde moderne, et c’est celui qui a fait le plus pour l’établir. Nous avons peine à concevoir comment, dans un si court espace de temps, ont pu être accomplies tant de grandes choses, comment deux ou trois civilisations merveilleuses ont pu briller d’un éclat aussi splendide et s’éteindre, comment tant d’états qui n’existaient pas ont pu se former, tant de découvertes se faire, tant de hardis contrastes se déployer librement, et comment le même siècle a pu comprendre la renaissance et la réforme, la civilisation italienne et la conquête du Nouveau-Monde, la civilisation espagnole et la formation des états protestans, le règne d’Elisabeth et la monarchie de Henri IV, Machiavel et Luther, Calvin et Loyola, Shakspeare et Michel-Ange. Tant de fécondité effraie et embarrasse, et l’œil s’éblouit à suivre ce panorama magique où passent avec une rapidité invraisemblable et revêtues de couleurs vives, crues, variées, lumineuses et sombres, les scènes les plus diverses. Voilà les forêts de