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L’HISTOIRE ROMAINE
À ROME



VI.
LES DERNIERS TEMPS DE LA REPUBLIQUE.
Morts des Gracques sur le Capitole et sur l’Aventin. — Sylla et Marius, leur souvenir. — Cicéron, son portrait, sa destinée : le Forum, Tusculum, Formies. — Cicéron et Démosthène. — Portrait d’Antoine le triumvir. — Statue de Pompée, mort de César et meurtre de Rossi. — Portait de Brutus. — César et Alexandre. — Jardins de Salluste, corruption des mœurs. — Portrait du jeune Octave, l’empire.





L’influence de la Grèce sur les destinées de Rome m’a retenu longtemps. Il me fallait montrer dans l’art cette influence liée si intimement à celle que la Grèce exerça sur la société elle-même. Comment aurais-je pu l’oublier en présence des nombreux monumens où elle est pour ainsi dire écrite, et qui témoignent si hautement des conquêtes de l’esprit grec, conquêtes brillantes et funestes qui firent la splendeur de Rome et préparèrent sa ruine ? Je me suis arrêté sur ce sujet avec plaisir. Je rentre avec tristesse dans l’histoire proprement dite. Les beaux temps sont passés. Nous allons assister à l’agonie de la liberté et à l’avènement de l’empire.

Le dernier souffle de la liberté expire avec les Gracques, nobles frères qu’a souvent calomniés l’histoire. On a vu dans les lois agraires, auxquelles ils sacrifièrent leur vie et attachèrent leur nom, une sorte de communisme insensé, et ceux qui poursuivirent ces rêves