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inévitables à la guerre, mon régiment compte eNcore cent trente-trois chevaux par escadron. C’est à n’y pas croire !

« Le colonel du 4e chasseurs d’Afrique,

« Comte de CHAMPERON[1]. »

« Quartier-général devant Sébastopol, le 28 janvier 1855.

« Les chevaux barbes sont les seuls qui résistent bien aux épreuves du climat et de la nourriture !

« Le général en chef,

« CANROBERT. »

« Devant Sébastopol, le 5 février 1855. « Nos chevaux souffrent ; mais ceux des chasseurs d’Afrique se maintiennent à merveille.

« Le chef d’escadron d’état-major.

« RENSON. »

« Devant Sébastopol, le 5 février 1855.

« Tachez que pour la remonte on nous envoie des chevaux d’Afrique, nous en avons grand besoin. Que le général Daumas triompherait, s’il voyait ce qui se passe chez nous, et comme ses assertions sont justifiées par la pratique ! Quelle que soit la distance où il se trouve, son succès n’en est pas moindre, et il a le droit d’en être fier. C’est ce que tout le monde proclame ici.

« Le lieutenant-colonel, aide de camp du général en chef,

« WAUBERT DE GENLIS. »

« Devant Sébastopol, le 10 mais 1855.

« Un fait remarquable, c’est l’attitude des tirailleurs algériens ; ils vont au canon comme des lions. Quant aux chevaux d’Afrique, ils ont fait des preuves sans égales. Tout le monde en veut aujourd’hui, et les Anglais, quand ils peuvent s’en procurer, les paient sans marchander à belles livres sterling. Vous n’apprendrez pas sans plaisir ces incontestables succès d’un pays auquel vous tenez par tant de liens, etc., etc.

« Le général chef d’état-major du deuxième corps d’armée,

« TROCHU. »

« Devant Sébastopol, le 30 mars 1855.

« Nos chevaux d’Afrique ont admirablement supporté les rigueurs de l’hiver, les privations et les fatigues. On croyait qu’ils ne pourraient endurer ni le froid, ni la neige, ni la gelée, et cependant ils sont sortis victorieux de toutes ces épreuves, qui, Dieu le sait, ne nous ont pas fait défaut, sans autre abri qu’une simple couverture.

« C’est une race admirable ! vous l’avez popularisée en France par votre ouvrage des Chevaux du Sahara ; la guerre d’Orient vient de la populariser en Angleterre.

« Les Anglais nous offrent des prix fabuleux des chevaux barbes que nous avons ici, mais vous comprenez que les marchés sont très rares ; nous en avons besoin, et nous les gardons.

  1. M. de Champéron a depuis lors été nommé général.