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avantage. Bien au contraire, plusieurs d’entre eux n’acquièrent jamais d’ailes. On voit que les insectes sans métamorphoses ne devaient pas en avoir. C’est en effet ce qui arrive à tous ceux qui, comme les pous, les podures, les lépismes, etc., sortent de l’œuf tout formés et n’ont plus qu’à grandir. Ces espèces sont purement ovipares, et leur développement s’effectue par de simples transformations ; mais aussi elles ne revêtent jamais complètement les caractères de l’insecte adulte, et restent, pour ainsi dire, larves pendant toute leur vie, au moins à l’extérieur.


III. — MÈTAMORPHOSES DES REPTILES BATRACIENS.

En parlant des insectes, nous avons dû et pu entrer dans quelques détails. Encore aujourd’hui leurs métamorphoses peuvent servir de type à qui étudie ce phénomène. En outre les mots chenille, chrysalide, papillon, Ter, scarabée, sauterelle, etc., rappellent à tous nos lecteurs des images précises. En nous suivant sur ce terrain, ils se trouvaient en pays de connaissance, et grâce à ces points de repère ils auront aisément saisi, nous l’espérons, les faits anatomiques, les notions physiologiques placés plus en dehors de leurs préoccupations habituelles. Il nous reste maintenant à revenir sur nos pas et à explorer au même point de vue le règne animal tout entier, à aborder par conséquent des régions généralement moins connues. Sous peine de ne pas être compris, il nous faut être plus bref. Aussi nous bornerons-nous désormais à indiquer les faits essentiels propres à motiver nos conclusions générales. Toutefois, au début de cette partie de notre travail, nous rencontrons encore un de ces groupes que tout le monde connaît, et qui mérite d’autant plus de nous arrêter, que, seul parmi les vertébrés, il présente des métamorphoses. Nous venions parler des batraciens, comprenant les grenouilles, les salamandres terrestres ou aquatiques, et tous les animaux voisins. Ici encore nous rencontrerons des métamorphoses complètes et des métamorphoses incomplètes ; mais ce phénomène s’accompagne de quelques particularités différentes de ce que nous avons vu se passer chez les insectes. Ainsi jamais ici les changemens ne se montrent d’une manière brusque ; rien ne rappelle la période de torpeur apparente qui caractérise l’état de nymphe. Tout se fait