ET
LES RÉFORMES RELIGIEUSES
EN ALLEMAGNE
On signalait ici récemment un des épisodes les plus singuliers de l’histoire religieuse de notre âge : l’église anglicane a institué une mission pour évangéliser les habitans de la Cité de Londres[1]. Que de tristes pensées dans ce peu de mots ! que de reproches à notre siècle ! et comme cette seule annonce suffit pour mettre à nu les misères d’une civilisation enivrée d’elle-même ! Un fait analogue, et plus grave encore peut-être, s’est produit en Allemagne. Certes, quand nous voyons de savans ecclésiastiques, quand nous voyons M. Vanderkiste et ses graves auxiliaires se mettre solennellement en campagne, non pour convertir les Indiens de l’Amérique ou les naturels de l’Océanie, mais pour apprendre, les plus simples notions du catéchisme aux sauvages de Saint-Giles, il y a comme un abîme de hontes et de misères qui s’entr’ouvre à nos yeux : que sera-ce s’il s’agit d’enseigner ces premières vérités à des hommes qui les ont perdues, à des savans, à des lettrés, à des pasteurs, aux gardiens de
- ↑ Voyez, dans la livraison du 1er novembre 1854, Un Missionnaire de la Cité de Londres, par M. Émile Montégut.