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LES



FINANCES DE LA GUERRE





RESSOURCES FINANCIÈRES DE LA RUSSIE.





A MONSIEUR LE DIRECTEUR DE LA REVUE DES DEUX MONDES.[1]


Monsieur,

Ce n’est que depuis peu que j’ai eu le loisir de lire le travail de M. Léon Faucher sur les finances de la Russie, inséré dans la Revue des Deux Mondes du 15 août dernier.

Si cet article avait paru dans un recueil moins estimé que celui qui se trouve depuis bien des années sous votre direction éclairée, et s’il n’était pas sorti de la plume d’un publiciste aussi distingué que M. Léon Faucher, dont l’opinion fait autorité en matière de finances et d’économie politique, je ne m’en serais pas plus occupé que de toutes les autres publications hostiles à la Russie qui abondent dans la presse quotidienne, et auxquelles on est tellement habitué chez nous, qu’on ne leur accorde plus une attention sérieuse. Ce n’est que l’importance de la Revue des Deux Mondes comme organe de la partie éclairée du public et le nom de l’auteur, dont je lis toujours avec intérêt les productions littéraires, qui m’ont engagé à vous adresser ces lignes.

A une époque où l’esprit public est dans une agitation constante, où les passions sont plus que jamais en effervescence, tout homme qui aime une

  1. Nous recevons de Saint-Pétersbourg, comme un appel à la liberté de discussion et à notre impartialité, le document qu’on va lire, en réponse à l’étude de M. Léon Faucher sur les Finances de la Russie. Nous puisons surtout dans les graves complications où l’Europe se voit placée la raison d’accueillir ce document. Notre pays et les gouvernemens de l’Occident n’ont-ils pas un intérêt manifeste à connaître les faits et les argumens que les publicistes russes croient pouvoir opposer aux publicistes de la France et de l’Angleterre ? Est-il besoin d’ajouter d’ailleurs que le document russe va fournir une réplique péremptoire à M. Léon Faucher ? (N. d. D.)