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La cloche aumônière,
Au bronze écumant
Mêla saintement
L’or de sa prière.

Et l’oiseau d’airain,
Cher au pèlerin
Qui sur lui se règle.
S’est venu percher
Au bout du clocher,
Plus haut qu’un nid d’aigle.

Or, toutes les fois
Qu’on entend sa voix
Tinter à l’oreille,
La nuit ou le jour.
C’est l’ardent amour
Qui frappe et l’éveille.

Il dit : qu’au désert
Un cœur reste ouvert.
Un toit qui protège;
Qu’en des lampes d’or
Un feu brûle encor
A travers la neige!

FRANTZ.


Qui m’a parlé plus haut que le glacier géant;
Est-ce une voix des hommes ?
Vertu, qui fais ici subsister leur néant,
Il faut que tu te nommes !

CHŒUR DES HOSPITALIERS.


Il est un feu dans l’âme et plus pur et plus chaud.
Éclairant mieux pour elle un horizon sans borne;
Il est une vertu qui la porte plus haut
Que ton orgueil vantant sa sérénité morne.
Près de la sphère ardente où l’amour nous conduit.
L’astre de ta raison est froid comme la nuit.

Tu ne la connus pas, en ta vie infertile.
Cette clarté plus chaude et pourtant plus subtile,
Cette flamme étrangère aux cœurs où tu frappais !