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FRANTZ.


Ici le jour rayonne, égal, tranquille et pur,
Sur la vie et les choses.
Et je vois du même œil, du haut de mon azur.
Les cyprès et les roses.

Je promène au hasard un œil indifférent
Sur cette foule humaine.
Et regarde couler le fleuve et le torrent
Sans amour et sans haine.

Ici tout vain regret s’est éteint dans mon cœur.
J’y pourrais voir paraître
Mon siècle tout entier sans éprouver d’horreur.
Ni de mépris peut-être.

Sur ces hauteurs de l’âme établi sans retour.
Loin des lieux où l’on pleure.
J’y sens flotter, avec un impassible amour.
L’infini qui m’effleure.

Montons, enveloppé dans notre austère orgueil.
Et si la foudre gronde.
Là nous aurons du moins soustrait notre cercueil
A la pitié du monde.

LA CLOCHE DE L’HOSPICE.


Voyageur errant,
La nuit te surprend.
L’avalanche est proche.
Entends-tu, dans l’air.
Vibrer un son clair ?
En tends-tu la cloche ?

Pour si haut voler
Et pour t’appeler
Par des sons fidèles.
Notre lourd métal
Dans le feu natal
A trouvé des ailes.

Le fondeur pieux.
Qui fit pour les cieux