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soit dans l’avenir, la jouissance des privilèges spirituels qui ont été accordés par les augustes aïeux de sa majesté à l’église orthodoxe d’Orient, et qui sont maintenus et confirmés par elle, et en outre, à faire participer, dans un esprit de haute équité, le rit grec aux avantages concédés aux autres rits chrétiens par convention ou disposition particulière.

« Au reste, comme le firman impérial qui vient d’être donné au patriarche et au clergé grecs, et qui contient la confirmation de leurs privilèges spirituels, devra être regardé comme une nouvelle preuve de ces nobles sentimens, et comme en outre, la proclamation de ce firman qui donne toute sécurité devra faire disparaître à jamais toute crainte à l’égard du rit qui est la religion de sa majesté l’empereur, je suis heureux d’être chargé du devoir de faire la présente notification.

« Quant à la garantie qu’à l’avenir il ne sera rien changé aux lieux de visitation de Jérusalem, elle résulte du firman revêtu du hatti-houmayoun de 15 de la lune de rebiul-akhir 1268 (février 1852), expliqué et corroboré par les firmans des - -, et l’intention formelle de sa majesté le sultan est de faire exécuter sans aucune altération ses décisions souveraines.

« La Sublime-Porte en outre promet officiellement qu’il ne sera apporté aucune modification à l’état des choses, sans que les gouvernemens de France et de Russie en soient préalablement informés. La même notification sera faite à l’ambassadeur de sa majesté l’empereur des Français.

« Pour le cas où la cour impériale de Russie en ferait demande, il sera assigné une localité convenable, dans la ville de Jérusalem ou dans les environs, pour la construction d’une église consacrée à la célébration du service divin par des ecclésiastiques russes, et d’un hospice pour les pèlerins indigens ou malades de la même nation.

« La Sublime-Porte s’engage dès à présent à souscrire à cet égard un acte solennel qui placerait ces fondations pieuses sous la surveillance spéciale du consulat-général de Russie en Syrie et en Palestine.

« Le soussigné, etc. »


Outre ce projet de note rédigé par le cabinet français, il y avait d’autres combinaisons dont nous n’avons point à nous occuper, car il n’y fut pas donné suite, telles qu’un projet de convention soumis par lord Clarendon (9 juillet) à la Porte et aux puissances, un plan d’arrangement suggéré spontanément par sir Hamilton Seymour (8 juillet) à M. de Nesselrode, etc. L’avantage resta au projet français. Dès le 16 juillet, le comte Walewski informait lord Clarendon que M. de Nesselrode avait approuvé la note française, qui lui avait été montrée confidentiellement par M. de Castelbajac[1]. Le comte de Buol, assuré des dispositions de la Russie en faveur du projet français, le prit pour base. Il l’envoya à M. de Bruck en le recommandant à l’adoption de la Porte[2]. Puis, se défiant des difficultés

  1. The earl of Clarendon to lord Cowley. Corresp., part I, n° 350.
  2. The earl of Clarendon to the earl of Westmorland. Corresp., part I, n° 358.