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BEAUMARCHAIS


SA VIE, SES ÉCRITS ET SON TEMPS.


XIII[1].

BEAUMARCHAIS PENDANT LA RÉVOLUTION.


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I. — L’OPÉRA DE TARARE ET SES MÉTAMORPHOSES.

Au moment où Beaumarchais se vit obligé de descendre encore une fois dans l’arène judiciaire pour repousser les attaques de l’avocat Bergasse, il préparait, nous l’avons dit, la première représentation d’un opéra. Cet ouvrage, par son titre singulier de Tarare, par ce qui pouvait sortir d’étrange et de nouveau de la collaboration de Beaumarchais et de Salieri, le premier élève de Gluck, excitait vivement la curiosité publique. L’auteur du Mariage de Figaro conservait encore le privilège de faire à lui seul diversion aux plus grands intérêts du temps. « Dès que l’on fut instruit, dit la Correspondance de Grimm, que les répétitions de Tarare étaient commencées, notables, renvois de ministres, assemblées provinciales, tout disparut devant ce grand phénomène. Tarare devint l’unique sujet de toutes les conversations ; partout on ne s’entretenait que de Tarare. »

Assailli à l’improviste par les factums de Bergasse au milieu des répétitions de son opéra, Beaumarchais écrit au ministre de la mai-

  1. Voyez les livraisons des 1er  et 15 octobre, 1er  et 15 novembre 1852, 1er  janvier, 1er  mars et 1er  mai, 1er  juin et 15 juillet, 15 août, 1er  octobre et 1er  novembre 1853.