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Mais sur ces 6,075 hectares, il n’y en avait en réalité de disponibles que 1,760 ou l,060, en retranchant la terre de Bou-lsmaïl, qui n’appartient pas à la Metidja. La terre des Beni-Khelil avait été promise au khalifa Sidi-Ali à titre de compensation. Celle de Ben-Salah était occupée par la tribu des Beni-Mered, qu’on ne jugeait pas convenable d’évincer. Celle de Sidi-Abed était réservée pour les habitans de Boufarik, à qui l’on avait promis des terres qu’on ne leur avait pas encore données. La Rassauta était occupée par les Aribs et par les bestiaux de l’administration militaire. Le Ferguen était occupé également par les bestiaux de cette administration. C’était néanmoins sur ces deux terres que l’on comptait pouvoir se faire céder les 1,000 hectares que l’on portait à l’actif de la colonisation dans la Metidja. Tel était le bilan de l’administration civile, dont le territoire embrassait la portion de la plaine comprise entre le Hamiz et la Chiffa.

A l’est du Hamiz et à l’ouest de la Chiffa, on entrait dans le domaine de l’autorité militaire. Le duc d’Aumale, quelque temps auparavant, avait voulu se faire rendre compte de ce que l’on pourrait tirer de ce domaine au profit de la colonisation. — A l’est, sur le territoire des Issers, il y avait bien 6,000 hectares qu’on aurait pu occuper sans difficulté; mais à cause du voisinage de la Kabylie, on ne jugeait pas encore prudent d’étendre la colonisation de ce côté. On se rabattit donc sur le territoire des Hadjoutes, à l’ouest de la Chiffa. Ce territoire, compris entre la Chiffa, la mer, le Sahel des Beni-Menad et les montagnes des Soumata, comprend 49,423 hectares qui se divisent ainsi :


1° Tout le territoire des Hadjoutes proprement dits 38,760 hect.
2° portion du territoire des Chenoua (tribu montagnarde). 3,633
3° portion qu’territoire des Beni-Menad (id.) 236
4° portion du territoire des Souhalia (id.) 6,792
49,423 hect.

Sur ce chiffre, le gouvernement n’avait à prétendre que la part qui lui revenait comme héritier de l’ancien beylik et celle provenant des confiscations prononcées contre les tribus ou les particuliers qui avaient encouru le séquestre.


La première catégorie donnait un total de 16,518 hect.
La seconde 10,662
27,180 hect.

C’est là une grande ressource assurément; mais ces terres ont l’inconvénient d’être trop éloignées de tout. Avant que l’on aille les peupler, il faudra avoir une colonisation compacte au centre; il faudra que les routes non encore percées d’Alger à Cherchel, de Cherchel à Miliana, de Miliana à Alger et à Koléah par la vallée de l’Oued-Djer, aient vivifié toute cette région perdue; il faudra que ces petites villes, aujourd’hui insignifiantes, aient pris graduellement une certaine importance. Trois ou quatre villages au reste ont été fondés dans ces directions à l’aide des 50 millions votés en 1848 pour les colonies parisiennes. On les a mis autant que possible sur la ligne suivie par les convois militaires ou par les voyageurs qui circulent de l’un à l’autre des points qui viennent d’être nommés, et cela les aidera à se soutenir; mais la