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1850, ajouté à ses livraisons de chaque quinzaine, en augmentant néanmoins de plus en plus l’étendue et la variété de celles-ci, sans augmenter en rien un prix d’abonnement, en est un témoignage irrécusable, et peut-être ne se passera-t-il pas un temps bien long avant qu’une autre annexe vienne s’y joindre également[1]. Sa prospérité, chaque année croissante, permet maintenant à la Revue d’envoyer des missions littéraires dans les pays étrangers, afin d’en mieux étudier l’esprit, la situation et les hommes éminens. Elle peut aussi, certaine qu’il sera entendu, faire un appel à toutes les illustrations du monde des lettres, de la politique et de la science en Europe et en Amérique, pour en obtenir un concours qui sera toujours honorablement reconnu. Tous ces avantages, toutes ces relations considérables, il faut de longues années pour les conquérir, et c’est seulement lorsque la durée et la notoriété ont pu vous les assurer, qu’il devient loisible de les féconder et de les étendre encore dans l’intérêt d’un recueil et de ses lecteurs.

Ceci est maintenant l’objet de nos soins, et d’après ce qui nous arrive de points bien divers, nous pouvons donner l’assurance à nos lecteurs que les résultats en seront précieux pour eux et pour nous ; mais Dieu nous garde de l’ambition ordinaire des programmes ! Ce n’est pas nous qui voudrions promettre ce que nous ne pourrions donner ; encore moins consentirions-nous à faire bon gré mal gré figurer dans nos rangs des écrivains qui ne seraient pas réellement liés avec nous par d’anciens rapports d’amitié ou de collaboration, par un but longtemps poursuivi ensemble, ou même par des intérêts communs. Nous voyons bien que souvent ailleurs on s’empare, sans y être autorisé, de noms liés exclusivement avec nous par des conventions écrites. Ces procédés ne sont pas les nôtres, et par dignité nous les repousserions, à défaut d’autre sentiment. Du se contentera donc ici de promettre itérativement des travaux déjà annoncés, qui n’ont pu trouver place dans nos livraisons de 1853, avec quelques œuvres nouvelles en partie dans nos cartons. En fait d’agrandissemens, nous essaierons, prochainement de faire plus de place à la science, que de nouvelles adjonctions de collaborateurs nous aideront à traiter avec compétence et d’une façon agréable et utile. Nous allons aussi reprendre, pour la poursuivre plus fréquemment, notre série de portraits, confiés au talent si distingué de M. Charles Gleyre et gravés par d’habiles artistes, sous la bienveillante direction de M. Henriquel Dupont, qui vient d’ajouter une grande page, l’Hémicycle du Palais des Beaux-Arts, à tant d’autres travaux, l’honneur de son nom.


F. BULOZ.


V. DE MARS.

  1. Nous aurions déjà réalisé ce projet sans les complications politiques qui ont menacé et menacent encore la paix de l’Europe.