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formant un ensemble qui a son plan spécial et sa propre originalité. Pour ajouter à l’idée qu’on peut se faire du travail de Mme Somerville, nous dirons que le célèbre géomètre américain Bowditch s’est fait un nom honorable dans la science en donnant de la Mécanique céleste une traduction anglaise augmentée du développement de toutes les difficiles formules dont l’ouvrage est hérissé, et dont Laplace était loin d’avoir exposé clairement et commodément pour le lecteur les filiations et les transitions. Au moment où Mme Somerville publia son livre, le Mécanisme des cieux, l’ouvrage de Bowditch n’avait point encore paru.

Le second ouvrage de Mme Somerville, sur la Connexion des Sciences physiques, a été traduit en français par Mme Tullia Meulien, interprète fidèle et instruit de plusieurs ouvrages sur les sciences d’observation exposées descriptivement. Ce second ouvrage, composé sur le modèle de l’Exposition du Système du monde, où Laplace a réuni le résultat de toutes les recherches astronomiques, pèche, comme le fameux ouvrage dont Mme’ Somerville a suivi le plan, par une trop grande accumulation de faits et de résultats qu’il était impossible de développer convenablement dans l’étendue d’un seul volume. L’astronomie physique, la météorologie, l’optique, le magnétisme du globe, tous les résultats de la physique proprement dite sont enregistrés ou plutôt nommés dans la Connexion des Sciences physiques. Cet exposé, que le progrès des sciences dont il offre le tableau abrégé rend forcément de jour en jour plus incomplet, n’en offre pas moins une prodigieuse masse de connaissances utiles, en même temps qu’il fixe par ses diverses éditions le bilan de la science à l’époque de chaque réimpression.

Dans son dernier ouvrage, intitulé Géographie physique, Mme Somerville s’écarte un peu du cadre que l’on est tacitement convenu en France d’embrasser sous ce titre. C’est non-seulement une description physique de la terre considérée dans ses continens et ses mers, dans ses climats chauds et froids ou tempérés, excessifs ou mitigés par les courans atmosphériques, dans son arrosement par les pluies, par les neiges, par les rivières, dans les influences météorologiques des vents, des tempêtes, de la foudre et de toutes les puissantes influences de l’électricité, de la lumière, de la chaleur. — Ce livre contient encore une partie considérable de descriptions analogues à celles que l’on trouve dans les Tableaux de la Nature et dans les voyages de M. de Humboldt. Les diverses régions du globe y sont dépeintes avec la mention des plantes, des arbres, des insectes, des poissons, des reptiles, des oiseaux et des quadrupèdes vivans et fossiles qui peuplent chaque contrée, ou qui, engloutis dans les précédentes convulsions de la surface terrestre, ont laissé dans leurs