Page:Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 2.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les premières fouilles amenèrent la découverte de petits objets en marbre, agate, cornaline et autres matières dures, travaillées et polies comme elles auraient pu l’être par nos joailliers modernes. À ces pierres dures étaient mêlés de petits disques et autres objets en ivoire, que le moindre contact faisait tomber en poussière, et dont un seul a pu être conservé. Tous ces objets étaient disséminés sur une légère couche de sable placée entre deux massifs de briques crues, sur un espace de moins de douze mètres carrés. Comme la couche de sable dans laquelle ils se sont rencontrés occupe une surface de plus de cinq cents mètres, on peut espérer, en exploitant cette sorte de veine, découvrir de vrais trésors d’objets de même genre ; ce serait là une rencontre d’autant plus précieuse, qu’il n’existe rien de semblable dans nos collections assyriennes de Paris. Ces matières dures, taillées la plupart en forme de graines d’églantier et percées d’un petit trou dans leur longueur, paraissent avoir formé des colliers. M. Place ne fait pas mention de découvertes d’objets métalliques : il est donc probable que le temps et l’oxidation les auront détruits. Dans une autre de ces éminences coniques, on a déblayé comme une sorte de vaste escalier en briques cuites revêtues d’inscriptions, ou plutôt comme une série de terrasses successives. Sous le premier et le plus profond de ces degrés, que rendait fort remarquable la disposition singulière des briques qui le composaient, s’est rencontré un double souterrain ou conduit des plus curieux, et dont il n’a pas été possible de préciser l’usage. Ce double souterrain est formé par deux galeries concentriques. La principale, que la seconde parait recouvrir comme une sorte d’enveloppe ou de chape, présente le plus bizarre arrangement. Ce souterrain commence en effet par une petite voûte en plein cintre, construite en briques avec le plus grand soin, d’un mètre de largeur sur un mètre et demi de hauteur. Le plein cintre fait place insensiblement à une forme qui n’est ni le cintre ni l’ogive. Cette forme se modifie à mesure que le souterrain se rétrécit, et, à onze mètres de son commencement, arrive à l’ogive parfaite. Ce n’est pas tout, ce rétrécissement progressif se continue, et à vingt-huit mètres de l’entrée de la voûte, où un homme pouvait se tenir debout, ce couloir ne présente plus qu’un espace angulaire, compris entre deux briques inclinées et se terminant par une issue de moins d’un décimètre carré. Cette galerie ou couloir, construite avec une rare perfection et conduite avec une précision et une habileté toutes mathématiques, offre une sorte de problème archéologique qu’on n’a pu résoudre encore d’une manière satisfaisante. Ce qui ajoute à la difficulté de la solution, c’est que le second canal ou conduit qui enveloppe le premier ne présente, lui, aucune espèce d’issue.

Des tranchées ouvertes dans le même monticule du côté de l’est ont amené la découverte de gonds et de pivots en bronze appartenant