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plénipotentiaires des gouvernemens coalisés remirent à la Prusse une note dont quelques passages doivent être cités :


« Les délibérations (disaient les plénipotentiaires) sur la première proposition prussienne, concernant la réunion du Steuerverein avec le Zollverein, ont fait naître chez les gouvernemens représentés par les soussignés la conviction que cette proposition n’est pas un obstacle au renouvellement des traités du Zollverein. Ils se déclarent prêts à y accéder en y introduisant les modifications reconnues nécessaires et à la faire entrer dans les nouveaux traités du Zollverein, à la condition qu’on se sera mis d’accord sur les points encore non résolus et surtout sur les rapports commerciaux avec l’empire d’Autriche.

« Quant aux négociations avec le gouvernement impérial d’Autriche, le gouvernement prussien les a lui-même reconnues désirables, et il a fait savoir qu’il était prêt, mais en rappelant, pour ce qui en concerne les bases, le protocole de Wiesbaden du 7 juin 1851. À leur grand regret, les gouvernemens représentés par les soussignés ne peuvent se trouver satisfaits par cette déclaration.

« Nous avons, pour des négociations commerciales avec l’Autriche, des bases bien plus positives que lors des conférences de Wiesbaden. Nous possédons les projets de traités élaborés aux conférences de Vienne, et que les soussignés ont soumis, au nom de leurs gouvernemens, aux présentes conférences le 25 mai dernier. Les soussignés sont donc chargés de prier le gouvernement prussien de vouloir bien déclarer s’il est disposé à reconnaître ces projets, et surtout celui d’un traité de commerce et de douanes, comme bases des négociations avec le gouvernement autrichien, et sous quelle forme il est prêt à accepter ce traité de commerce et de douanes. »


Cette note avait du reste un caractère très conciliant. Les gouvernemens coalisés protestaient de leur vif désir de voir le Zollverein « maintenu et agrandi ; » ils ajoutèrent qu’ils s’étaient toujours laissé guider par la considération que, là où des opinions opposées ont besoin d’être conciliées par des négociations, il ne faut pas que l’une des deux parties voie triompher complètement son avis, tandis que celui de l’autre serait sacrifié.

La réponse de la Prusse a été communiquée au congrès de Berlin le 30 août. Le gouvernement prussien, après avoir pris acte de l’accession toutefois conditionnelle des gouvernemens coalisés au traité du 7 septembre, se déclarait prêt à accepter le projet de Vienne comme base des négociations, mais seulement après le renouvellement et l’extension du Zollverein. Cependant, en acceptant le projet de Vienne comme base d’un traité de commerce avec l’Autriche, la Prusse faisait ses réserves pour tout ce qui pourrait concerner une union douanière. Elle demandait en outre que le renouvellement du Zollverein eût lieu pour douze ans ; elle réclamait une réponse avant le 15 septembre, et elle déclarait que, faute d’une réponse favorable, elle n’entendrait plus traiter avec la coalition des gouvernemens.