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LA CALIFORNIE


ET


L'EMIGRATION EUROPEENNE.




La Californie, depuis la découverte de ses gisemens aurifères, n’a pas cessé d’attirer l’attention de l’Europe et du Nouveau-Monde. Le travail des chercheurs d’or a été tour à tour étudié dans ses procédés et dans ses résultats ; les mœurs des populations qui se dirigent vers les placers de tous les points du globe ont été retracées dans la bizarrerie et dans la saisissante diversité de leurs aspects ; les conditions matérielles de la vie des émigrans ont été aussi l’objet de recherches minutieuses. Ce ne sont là cependant que les traits mobiles et fugitifs d’un tableau qu’il conviendrait peut-être aujourd’hui d’embrasser dans son ensemble, d’observer surtout dans ses lignes durables. Qu’est-ce que ce pays vers lequel se portent aujourd’hui tant d’inquiets et aventureux pionniers ? A côté des richesses métalliques récemment découvertes, d’autres élémens de prospérité lui sont-ils assurés ? Au milieu des contrastes qu’y multiplie le contact des races et des sociétés les plus diverses, quels sont les traits caractéristiques, quelle est l’histoire de sa population sédentaire ? Quels sont enfin les intérêts nouveaux que la découverte de l’Eldorado californien a créés à l’Europe et à la France ? L’étude de ces questions a tenu trop peu de place jusqu’à ce jour dans les appréciations ou les récits dont le pays des placers a été l’objet. En nous aidant des souvenirs d’un récent séjour en Californie, nous voudrions montrer combien il importe de ne négliger