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la Californie ; ces résultats pourraient être doublés la troisième année ; mais il est bon de remarquer qu’au mois de mars dernier, et malgré l’étendue des gisemens exploités depuis près d’un an à Sydney, depuis six mois dans l’Australie heureuse, la colonie n’avait expédié, sur tout l’or qu’elle avait récolté, que 819,000 liv. st. (20,537,000 fr.) en Angleterre.

En réunissant les produits des trois grandes régions aurifères, on trouve que la Sibérie, la Californie et l’Australie sont appelées à verser, en 1852, sur les marchés des métaux précieux, environ 600 millions de francs, une masse d’or égale en poids à 175 tonnes. Notez bien que la Chine et le Japon ont des mines d’or et d’argent en pleine exploitation, dont le produit ne s’épanche que dans l’intérieur de ces empires. La chaîne de l’Himalaya doit renfermer des richesses qui ne le cèdent pas à celles de la Cordillère qui forme l’arête dorsale de l’Amérique depuis le Chili jusqu’à l’Orégon. Il paraît même que les habitans du Thibet ont commencé à exploiter les alluvions aurifères qui en descendent. Toutes les mines d’or ne sont donc pas livrées au courant industriel[1], et la terre garde encore des trésors pour l’usage des générations à venir.

On ne peut guère évaluer à plus de 8,000 kilogrammes par année les quantités d’or que fournissent annuellement, en dehors de la Californie, les deux Amériques. La Hongrie est la seule contrée de l’Europe qui en produise aujourd’hui environ 2,000 kilogrammes. Il n’en vient pas de l’Afrique des quantités appréciables, et 3 à 4,000 kilogrammes forment chaque année le résultat connu des lavages dans l’archipel de la Sonde ainsi que dans la presqu’île de Malaca. De tous ces filons réunis, on composerait une valeur approximative de 40 à 50 millions de francs.

En résumé,


fr.
le produit des lavages de la Californie paraît devoir s’élever, en 1852, à 300,000,000
Celui de l’Australie à 160,000,000
Celui de l’Oural et de l’Altaï à 90,000,000
Celui du reste du monde 50,000,000
Total 600,000,000 de fr.

On a déjà vu que la Californie avait rendu 750 millions pendant les quatre années 1848, 1849, 1850 et 1851. La Russie, à raison de 100 millions par année, a donné 400 millions, et les autres gisemens aurifères

  1. La découverte de gisemens aurifères dans l’archipel de la Reine-Charlotte ne s’est pas continuée ; mais en revanche il ne parait plus douteux que ceux de l’Australie se continuent dans la Nouvelle-Zélande M. Cargill, commissaire préposé aux terres de la couronne à Duneddin ; a reçu des échantillons trouvés dans diverses localités et donnant la preuve incontestable de l’existence du métal précieux dans l’Ile méridionale.