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indications des chroniques indigènes : c’est en puisant à cette double source qu’il a imprimé à sa composition un cachet qui la distingue de toutes les relations écrites en courant par les touristes de profession qui ont visité l’archipel d’Asie.

Commencé en 1841, cet ouvrage a maintenant trois volumes divisés en cinq tomes ou parties. Les possessions néerlandaises, à la description desquelles il est consacré, et telles qu’elles ont été déterminées par le traité conclu le 17 mars 1842 entre l’Angleterre et la Hollande, s’étendent depuis le 97e degré 59 minutes jusqu’au 137e degré 19 minutes de longitude à l’est du méridien de Paris, et depuis le 11e degré de latitude sud jusqu’au 7e degré 10 minutes au-dessus de l’équateur. Au nord, elles sont limitées par le golfe du Bengale, le détroit de Malacca, les mers de Chine, de Soulou et de Célèbes, par le détroit des Moluques, les mers du Sud et de Java ; à l’est, par la mer du Sud et plusieurs détroits ; au sud et à l’ouest, par la mer des Indes. Elles se composent d’un ensemble d’iles de grandeur très différente, et qui sont réparties en six groupes principaux : 1° Sumatra, 2° Bornéo, 3° Célèbes, 4° Java, 5° Sumbawa, et 6° les Moluques. Ce dernier archipel se partage en trois subdivisions, ayant chacune un centre politique. Banda et Amboine au sud, Ternate au nord. Dans le nombre de ces îles, il en est qui relèvent directement des Hollandais, et d’autres où ils entrent en partage avec les radjas ou chefs indigènes, ou qui sont soumises à un simple protectorat. En tête de son premier volume, M. Roorda van Eysinga nous a donné la liste des établissemens que les Hollandais y ont fondés. Ce document officiel ne se retrouve aussi complet, que je sache, dans aucune de nos publications françaises : je crois devoir le reproduire en l’abrégeant. A Sumatra, le gouvernement néerlandais occupe le royaume de Palembang au nord-est, le pays des Lampongs au sud-est, Bencoulen et Padang sur la côte occidentale, ainsi que les contrées conquises sur le royaume de Monangkabaw au centre. On voit qu’il s’est approprié toute la zone qui forme la moitié méridionale de Sumatra. A l’est, il possède les îles Bintang ou Rio et Bangka, d’où sa juridiction s’étend sur Lingga et Billiton. A Bornéo les états de Mampawa, Pontianak, Matan, Sukadana et Sambas sur la côte occidentale, et Bandjermassing sur la côte sud, reconnaissent son autorité. A Célèbes, il est maître, dans la partie sud, de Macassar, ainsi que de Boelecomba et Bonthain, et du côté nord-est, de la province du Menado, qui comprend Gorontalo, sous-préfecture (Adsistent-Residentie), Kema, Amoerang, Belang et seize autres villages. Les chefs de Boni, Goa, Wadjoe, Loehoe, Mandhar, Sidenring, Tanetti, Sopeng, Torotea, Palos et Mothon y sont ses alliés. Java lui appartient sans réserve pour ainsi dire, puisque les deux chefs indigènes qui se sont maintenus jusqu’à ce jour, l’empereur de Soerakarta et le sultan de Djokjokarta, n’ont plus qu’un pouvoir nominal ; leurs états constituent les Vorsten-Landen ou pays des princes. Le reste de l’île est désigné sous le nom de Gouvernements-Landen ou pays de gouvernement. Ces derniers se partagent en préfectures ou résidences, Residentien, lesquelles se subdivisent en sous-préfectures, Adsistent-Residentien, et districts ou régences, Regentschappen. A Bali, qui n’est séparée de Java, à l’est, que par un détroit très resserré, les huit radjas qui occupent cette île ont été forcés par l’expédition de 1849 de reconnaître la suprématie de la Hollande et de signer des traités. A Sumbawa, la Hollande a pareillement des conventions avec les chefs indigènes et s’y fait représenter par un agent, Gezaghelber, qui réside auprès du sultan de Bima, sur la côte nord-est. Timor, l’île